Président Gérard Mirmand, la JL Bourg Basket est le seul club français à jouer encore dans une salle privée. Pourtant en mai 2004, lors d’une tournée en France, le Président de la Ligue Nationale de Basket, René Le Goff, avait entendu les différents responsables des collectivités territoriales annoncer la construction d’une salle à l’horizon 2009 : « Ce sont des projets qu’il faut discuter aujourd’hui pour pouvoir les réaliser dans trois, quatre ans.. » avait déclaré le vice-président du Conseil Général François Pelletier. Où en sommes-nous aujourd’hui ?
Il faut peut-être repréciser que la nouvelle salle est un projet de Bourg-en-Bresse Agglomération, qui est délégataire d’AinterExpo, et que le club sera un des utilisateurs du nouveau hall qui va être construit, mais nous ne sommes ni le maître d’œuvre ni le maître d’ouvrage de cette salle. Vous précisiez qu’en 2004, M. Jean-Michel Bertrand (maire de Bourg-en-Bresse) avait pris des engagements qui, malheureusement par sa santé et d’autres obligations d’urgences locales, n’ont pas pu aboutir. Aujourd’hui Bourg-en-Bresse Agglomération a pris la décision de restructurer le « Parc » et de construire un quatrième hall à destination multi-évènementielle, à usage sportif, spectacles et congrès. C’est une réalité. D’après les indications que j’ai parce que nous avons participé à un certain nombre de réunions pour le cahier des charges de cette nouvelle salle, aujourd’hui cinq entreprises ont été sélectionnées pour présenter un projet. Elles devront le déposer pour le 31 janvier 2011. Les projets seront étudiés par un jury qui devra le 31 mars 2011 désigner le lauréat. C’est un projet conception-réalisation auquel nous avons participé pour la partie basket mais d’autres fédérations ou disciplines sportives ont été consultées comme la gymnastique, le handball ou le cirque. Ensuite, dossier technique, dépôt de permis de construire, et une probabilité de démarrage des travaux fin 2011 début 2012 et une livraison 2ème semestre 2013. Si on parle de 2004 et des engagements de M. Bertrand, et bien quasiment dix ans après, j’espère et j’y crois, la salle sera construite et la JL sera un des occupants.

Qu’est-ce que va vous apporter cette salle ?
Ce que je voulais préciser, c’est que cette nouvelle salle constituait pour le club, qui en sera locataire, un véritable challenge parce que nous allons changer de planète. Entre ce que nous avons aujourd’hui et ce que nous aurons plus tard, c’est-à-dire en 2013 pour le début de la saison, c’est aux antipodes. Nous devons nous y préparer. Notre slogan est « En route vers la nouvelle salle ». Nous y réfléchissons et nous allons élaborer un « business plan » parce que nous sommes dans le monde économique, en nous adossant à des compétences externes car il est important de réussir notre entrée dans cette nouvelle salle à un certain niveau de compétence sportive, de capacités économiques, de capacités de remplissage. On ne va pas attendre les bras croisés 2013 dès lors que nous avons la quasi-certitude de la construction de la salle et de sa mise à disposition, nous nous mettons en route.

Le nouveau hall est annoncé comme une salle multi-évènements, spectacles et sports. Il n’y a aucune incompatibilité insurmontable à cela. Une salle comme le Palio de Boulazac est plus typée spectacle et le basket partage l’occupation avec les concerts (NDLR, 17 matchs et une quinzaine de spectacles). Le Colysée de Chalon-sur-Saône reçoit lui principalement des manifestations sportives : handball, trial motos et vélos, boxe, catch, et championnat de gymnastique. Autre exemple Antarès : 25 à 30 manifestations annuelles hors basket dont principalement des concerts pour lesquels une partie des tribunes est repliée. En sera-t-il de même à Bourg ?
Complétement. Une petite parenthèse : aucune collectivité n’aurait les moyens de construire un Zénith à usage évènements exclusivement musicaux et une salle à usage exclusivement sportif. D’ailleurs vous avez cité un certain nombre d’exemples récents de salles multifonctionnelles. Ça ne pose aucun problème. Les calendriers d’utilisation seront faits en conséquence. Oui il faut faire vivre cet équipement qui coûte cher et le rentabiliser et on ne le rentabilise pas uniquement avec un club sportif.

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L’ambition de la JL étant de rejoindre l’élite française, la ProA, est-ce que la capacité de la salle correspondra à ce qu’étaient les préconisations de René Le Goff même si ces dernières ont été officiellement mises de côté par les autorités nationales ?

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Aujourd’hui la salle aura une capacité de 3.500/3.600 places assises et de 5.000 places avec des places debout pour les concerts en enlevant le parquet et en créant une zone d’accueil pour les spectateurs. 3.600 places, c’est vrai que c’est un peu « short ». Les instances préconisent plutôt 5.000 minima voir 10.000 mais Bourg est une agglomération de 70 à 80.000 habitants. Il y a énormément d’attractions tant à Lyon, Mâcon ou Besançon. Moi je vais me satisfaire de 3.600 places. Je pense que si on en fait un « chaudron », ce sera une belle chose que ce soit en ProA ou en ProB. S’il nous manque des places ça voudra dire qu’on a réussi dans notre projet et qu’on donnera envie aux gens de venir nous voir.

Il y a des détracteurs qui disent : « Vous ne remplissez pas la salle à 2.200, vous ne la remplirez jamais à 3.000 ».
Alors je vais vous donner un exemple : qui veut aller aujourd’hui au cinéma ABC quand il peut aller à L’Amphi ?
Moi je n’ai aucune envie d’aller voir des films à l’ABC, par contre je vais à L’Amphi. La salle de la JL, c’est exactement pareil.

En janvier 2008, Maurice Beyina, directeur exécutif du club, confiait au magazine mi-temps 01 à propos de la salle actuelle : « On n’a pas la capacité d’offrir aux sponsors ce qu’ils recherchent, ce qu’ils ont dans les autres clubs. » René Le Goff de son côté citait l’exemple de Gentilly à Nancy : « …Ils ont un restaurant de 450 places. C’est toujours plein ». Trouvera-t-on ce type de possibilité avec la restructuration d’Ainterexpo ?
Je ne sais pas si on retrouvera la capacité dans la nouvelle salle de faire de la restauration. Qu’on la fasse régulièrement comme à Gentilly, je ne suis pas sûr aujourd’hui de pouvoir répondre à la question. Il y aura une cuisine prévue mais qui sera à l’usage d’autres activités, pas uniquement pour le basket. On ne peut plus aujourd’hui recevoir de nouveaux partenaires. On fait des efforts gigantesques pour les recevoir dans des conditions acceptables. Je me souviens avoir signé avec un « gros » sponsor national un contrat ; j’avais un peu honte des conditions dans lesquelles on le recevait alors qu’il avait l’habitude de signer avec des grands clubs comme le Racing à Paris, l’Olympique Lyonnais… On ne peut plus se développer, on plafonne dans nos prix, dans nos prestations même si je suis très satisfait de notre activité en recettes sponsors. Une nouvelle salle va nous permettre de développer tout cela. En Italie les salles et les stades de foot sont vieillots, dépassées, des années 50 ; il y a de moins en moins de monde. En Espagne, ils ont fait des salles et des stades récents, ils sont archi-pleins. C’est très clair et je le dis sans ambiguïté, si on n’a pas la salle dans les deux ans qui viennent, le sport professionnel basket à Bourg-en-Bresse est mort. On ne trouvera personne pour gérer un club dans les conditions actuelles.

La salle actuelle a été qualifiée de tous les noms (hangar,…) à plus ou moins juste titre. L’éclairage est le plus mauvais de toutes les salles de ProB et ProA réunies. Eric Girard, coach de Strasbourg, avait même demandé de mesurer la hauteur des paniers avant de commencer un match. On se rappelle l’épisode « patinage » lors d’un match face à Nantes. Chaque hiver de chaque année, les joueurs qui travaillent toute la semaine, se plaignent de la température anormale qui règne. Jean-Michel Sénégal disait qu’il ne pouvait demander à ses joueurs de courir plus vite pour se réchauffer parce que ça créait des courants d’air froid. Quels seront les lieux et conditions d’entraînement avec la nouvelle structure ?
Alors je souris à l’évocation de tous ces évènements de la salle actuelle. Je dois préciser que je remercie la Jeunesse Laïque de nous mettre cette salle à disposition parce que sans elle, on n’aurait pas de club de basket professionnel à Bourg. Je ne vais pas parler des modalités d’entraînement actuel. Dans le futur, il sera construit adossé au Hall D, une salle d’entraînement à destination du Centre de Formation et qui sera utilisée également par les joueurs pro le jour où il y aura des spectacles dans la salle principale. Donc les conditions d’entraînement seront optimales, sur place, soit dans le bâtiment principal, soit dans la salle d’entraînement qui n’aura pas de tribune. C’est dans cette salle que se feront toutes les réceptions VIP. On n’utilisera pas les bâtiments de restauration, de réception d’AinterExpo.

Mais également les vestiaires ont été l’objet de remarques du Président Le Goff : « Les vestiaires sont un endroit important pour des professionnels qui y passent du temps pour préparer le match : on peut mieux faire ». Y aura-t-il un soin particulier apporté aux vestiaires des joueurs et des arbitres, en nombre suffisant, à une salle de musculation, de soins ? Sans oublier les médias.

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A la remarque de René Le Goff faite en 2004, je vais rajouter celle de Jean-Denys Choulet, le coach de Roanne, qui avait déclaré lors de sa dernière venue en Coupe de France que c’était un scandale de faire se changer les joueurs dans de telles conditions. Alors ce sont des propos un peu excessifs mais il y a un peu de vérité. L’ensemble des activités du club seront transportées, non pas dans la salle principale, mais dans les annexes de la salle d’entraînement : il y aura tout ce qui est vestiaire, salle de musculation, bureaux. Ce ne sera pas luxueux car nous avons conscience des réalités économiques d’une collectivité qui construit un bâtiment. Nous avons demandé ce qui est nécessaire : pas de jacuzzi, pas de sauna. Je sais que sur le plan évènementiel, il y aura un gros effort fait sur le plan acoustique, l’accueil des vedettes, leurs loges.

Enfin la dernière question : quand cette salle sera-t-elle opérationnelle ?
Il faut absolument qu’elle soit opérationnelle en juillet-août 2013 pour qu’on commence la saison là-bas. Il est difficilement envisageable de se déplacer en milieu de saison.

Programme MDA "Les arômes" {PDF}