Quelques jours après la fin de la saison de la JL Bourg suite à sa défaite en Quart de Final des Playoffs face au Portel, Julien Desbottes Président du club dresse son bilan.

La Jeu ne le cache pas, sa première ambition reste la Pro A. Cette 5e place en saison régulière couplée à une élimination en quart de finale des playoffs est une déception. Le président Julien Desbottes reste sur sa fin.  

«  Il y a eu une énorme frustration après cette défaite contre Le Portel. Nous avions assisté à une belle copie, une belle ambiance et un beau match de basket le mardi soir. Il y avait beaucoup de sourires ce soir-là. C’est d’autant plus frustrant de voir la pauvreté du jeu produit sur ce dernier match. La blessure ultime c’est d’avoir vu le véritable potentiel de cette équipe le mardi, mais surtout de voir qu’elle n’était pas capable de ressortir ce genre prestation. On a pas su tirer la quintessence de notre groupe, créer l’alchimie. » 

Le bilan est amer pour Julien Desbottes. C’est un président blessé de voir que c’est l’ensemble du club qui est touché par cette saison en demi-teinte.

« C’est compliqué de donner du sens à tout ce qu’il s’est passé. Notre victoire en Leaders Cup a été à l’image de notre saison : faite de hauts et de bas. Aujourd’hui ce qui me gène c’est que c’est l’environnement du club tout entier qui est touché. Nos supporters sont blessés, nos partenaires le sont aussi. Si j’exerce cette fonction, c’est véritablement pour partager des moments de bonheur, pour créer des sourires.» 

C’est un « supplément d’âme » qui a manqué aux joueurs sur l’ensemble de la saison pour se surpasser selon lui. C’est en partie ce qu’il est ressorti du débriefing organisé par le staff sportif du club et ses dirigeants ce lundi midi. D’autres constats sont ressortis de cette réunion et notamment l’inadéquation des profils de certains joueurs de Pro A pour la Pro B. 

« L’essentiel du constat a déjà été fait sur l’ensemble de la saison. Nous nous sommes rendu compte qu’en définitive, certains joueurs de Pro A avait plus tendance à se protéger qu’à se surpasser par rapport à un joueur de Pro B. Nous pensions que leur talent intrinsèque leur donnerait envie d’en montrer encore plus ce dont ils sont capables. Nous nous sommes trompés. » 

Si cette saison a été une déception, le club compte bien apprendre de ses erreurs. À commencer dans le recrutement des joueurs. Un effectif qui transpire les valeurs du club, qui soit structuré où chacun a une place bien précise dans le groupe. 

«  Je m’intéresse surtout aux leçons. Tout n’est pas à jeter ! Nous devons faire attention au profil de nos joueurs. Avoir de véritables guerriers sur le terrain. Cela représente l’âme et l’histoire de notre club. Il n’y a pas de recette miracle pour réussir, sinon tout le monde la ferait ! En revanche, il y a des points clés. À commencer par les valeurs de nos joueurs. Il ne faut pas que les joueurs viennent signer à Bourg, car ils sont mieux payés qu’ailleurs. Il faut absolument qu’on revienne aux valeurs historiques de notre club. On doit redevenir l’équipe poil à gratter de Pro A que nous étions. »

Julien Desbottes revient aussi sur les quelques tournants de la saison. Ce qu’il en retire et notamment concernant les blessures sur des postes clés de notre effectif. 

« Aujourd’hui, il faut que l’on limite absolument ce que l’on appelle « les points de rouille ». C’est d’ailleurs ce que m’a dit Fred (Sarre). Il est toujours compliqué de condamner les mecs, car ils ont des antécédents médicaux. Regardez Z.Peacock qui a eu 2 fractures de fatigue ces dernières années. Il a joué la quasi-totalité des matchs cette saison et pendant 30 minutes sans problème. 

C’est vrai, cette année nous avons eu beaucoup de points de rouille et surtout sur notre poste de meneur. Nous avons eu une multiplication des risques auxquels nous devrons faire attention la saison prochaine. Il y a parfois des paris gagnants parfois perdants. Il est vrai que sur ces deux dernières saisons nous n’avons pas fait les bons choix sur ce poste-là. »

Cette saison est riche d’enseignement et le club compte bien redresser le tir rapidement à travers plusieurs mesures à commencer par le recrutement d’un meneur de grande qualité.

« Nous avons compris que le poste de meneur était vraiment le poste sur lequel nous allons nous concentrer les prochaines saisons. Ce n’est pas parce que nous avons la 1ère École de Meneurs de France que nous devons avoir deux meneurs français. Il faut aussi que l’on montre que l’on est capable de scouter efficacement concernant ce poste-là. Il faut absolument que l’on ait un meneur N°1 de grande qualité la saison prochaine et nous comptons bien nous concentrer là-dessus. Thibault Desseignet sera notre 2ème meneur. C’est un vrai aboutissement des progrès réalisés au sein de notre centre de formation. » 

Le profil de l’équipe n’est pas clairement défini, mais il se dessine de plus en plus. Si cette saison l’alchimie n’a pas été au rendez-vous, le club fera tout le nécessaire pour y arriver la saison prochaine !

« Aujourd’hui, on souhaite créer une vraie hiérarchie dans notre future équipe. Avec des tauliers, des lieutenants, des soldats et des jeunes. Cette année, nous avons eu quelques soucis avec certains joueurs qui n’étaient pas prêts à porter le costume de soldat. Cela a créé quelques problèmes en interne et nous a un peu gangréné tout au long de la saison. Nous veillerons donc à bien établir cette hiérarchie si importante dans un groupe pour la saison prochaine. Afin que chacun connaisse sa tâche et ses missions. 

En tout cas, sur le principe, à l’heure actuelle personne n’est sûr de rester à la JL Bourg. Si le coach n’a pas certains joueurs dans ses plans, alors il ne sera pas dans ses plans. Il faut être prêt à toutes les hypothèses. » 

Pour la 1ère année, la direction sportive était gérée par Fred Sarre. Son arrivée à ce poste a été bénéfique pour le club bien qu’il ait fallu à chacun trouver ses repères.

« Au début, nous avions des zones de flou par rapport à la nouveauté du poste. Aujourd’hui, nous avons mis les choses au clair. C’était un nouveau poste pour lui et il a fallu un petit temps d’adaptation pour trouver ses marques. Fred a fait un boulot énorme cette saison. C’est une vraie chance pour nous, le coach et nos jeunes, de pouvoir le compter parmi nous. 

Nous avons repositionné clairement son rôle vis-à-vis du coach. On veut tirer la quintessence des deux sans qu’ils se marchent sur les pieds. Fred est disponible pour travailler en amont sur le scouting. Attention, pour autant il n’impose personne. Ce n’est pas lui qui fait l’équipe, mais bel et bien le coach. Il a trop longtemps subi cette situation pour reproduire ce type de schéma sur quelqu’un d’autre. 

Une ressource comme Fred (Sarre) est un atout considérable pour le club. On l’a vu lors des blessures que nous avons eues. L’arrivée d’un joueur c’est aussi du scouting, un travail sur les convictions du joueur, les conditions de contrat, l’accueil, la logistique, le médical, l’administratif, etc… Il nous aide aussi beaucoup concernant le scouting des jeunes lors de grands événements nationaux. Il envoie un vrai message aux jeunes quant au professionnalisme de notre centre de formation. » 

Avant toute équipe se pose la question du coach. Qui sera à la tête de l’équipe pro la saison prochaine ? 

« Nous avons reçu plusieurs personnes. Il y a eu beaucoup de candidatures. J’ai pris le temps cette année de rencontrer tout le monde, car nous voulons limiter le risque d’erreur et trouver quelqu’un qui soit complètement en phase avec ce que représente notre club. On a deux personnes qui nous intéressent particulièrement. Greg (Beugnot) fait bien sûr partie de celles-ci. Il s’est vraiment positionné comme un ami du club. C’est une belle marque de reconnaissance du travail que l’on réalise au quotidien. 

Ce qui est certain c’est qu’effectivement, une de nos difficultés cette année a été de devoir porter le costume de favoris. Ça n’a jamais été habituel chez nous. Tout est plus facile dans la culture française en général quand on est le petit qui veut dévorer le gros. On a eu cette difficulté à assumer ce statut. Aujourd’hui, il est indispensable d’avoir un coach qui n’a pas de problème à porter ce costume-là. » 

Quoi qu’il en soit, la pérennité du club n’est pas remise en cause et le club compte bien continuer à capitaliser autour de son « projet club ». 

« Nous sommes passés devant la DNCG et cette saison on finira sur un budget de 3,5 millions. Nous n’avons pas travaillé à faire n’importe quoi. Nous ne sommes pas sur des masses salariales encadrées et nous le resterons la saison prochaine avec le même budget. Pour autant, dans les faits, nous allons appliquer une baisse importante de la masse salariale des joueurs. Nous souhaitons y intégrer une part variable beaucoup plus importante (80/20) pour que l’objectif du club soit vraiment lié à l’intéressement de nos joueurs. » 

Au-delà d’une saison sportive mitigée, le club va bien et Julien Desbottes tient à le rappeler. 

« Nous sommes passés au Label Argent. C’est une vraie récompense pour nous. Nous sommes d’ailleurs le seul club de Pro B à l’avoir. Seuls 10 clubs professionnels sur les 36 existants ont cette certification-là. Notre structuration va finir par payer, il faut de la patience. Seul le sportif est un peu à la traine, mais il faut arrêter d’avoir des équipes qui ne rendent pas d’âmes, qui sont sans saveur. La Pro A n’est pas une nécessité absolue pour prendre du plaisir. Maintenant, c’est ce qui nous anime, mais s’il faut faire sans, ce n’est pas grave. Nous devons redonner du plaisir aux gens. »

Quoi qu’il en soit, Julien Desbottes retient les enseignements de cette saison. Lucide, mais optimiste quant à l’avenir, le club se relèvera encore plus fort et plus déterminé à attendre ses objectifs. 

«  Nous sommes frustrés oui, car on avait les moyens de nos ambitions, mais surtout, car l’on a blessé notre public, nos partenaires. Maintenant, on va continuer à travailler, ne rien lâcher. Nous n’allons pas imploser en plein vol. Nous avons pu voir que nous avions beaucoup de réussites liées à notre label argent, notre centre de formation, etc… Nous savons où nous souhaitons aller et nous mettrons tout en oeuvre pour y arriver. »