L’année 2016 n’a pas été des plus tranquille pour Thibault Desseignet. D’un premier titre professionnel avec la JL Bourg à un premier titre en équipe nationale avec la France, le meneur bressan a vécu beaucoup de moments exceptionnels. Il a franchi beaucoup d’étapes en seulement 12 mois et nous revenons avec lui sur sa formidable épopée !
Dans cette première partie, Thibault nous livre ses souvenirs sur sa fin de saison 2015-2016 entre Nationale 3, U18, Pro B et stage en Équipe de France.

Thibault DesseignetThibault, tout d’abord félicitations pour ton titre avec l’EDF,  comment ça va aujourd’hui après ce championnat d’Europe ?

Ça va bien, les émotions commencent à redescendre. Avec en plus la victoire face à Roanne avant la trêve, tout va bien. Que des bonnes choses pour cette fin d’année 2016.

 

On va faire le tour de ton année 2016 alors commençons donc par le 21 février, nous sommes au milieu de 3e quart-temps de la finale de la Leaders Cup à Disneyland et tu rentres en jeu. Quel souvenir gardes-tu de ces quatre minutes sur le parquet ?

Je dirais que c’est le début de mon ascension professionnelle. C’est là que j’ai été vu pour la première fois dans le monde pro. Le coach m’avait lancé, m’avait fait confiance, j’ai pris ce qu’il y avait à prendre. Quatre minutes ce n’était pas beaucoup, mais j’ai apporté ce que je pouvais et j’en garde une très belle expérience.

Du coup tu es convoqué à un stage en Allemagne du 20 au 25 mars. Tu apprends le 24 que tu restes dans l’équipe pour participer au tournoi à Mannheim du 26 mars au 2 avril. Un premier pas de franchi. À ce moment-là, rien n’est fait puisque les 12 joueurs sélectionnés ne forment pas encore l’équipe finale pour l’Euro. À ce stade, es-tu convaincu que tu participeras à l’Euro ?
Non a ce moment-là je ne pouvais pas être sûr de participer à l’Euro parce qu’on était encore un nombre indéfini sur la liste puisque certains joueurs ne pouvaient pas venir à Mannheim avec les clubs, car ils jouaient en pro. Cette sélection c’était un premier tournoi de préparation, mais pas une sélection officielle donc rien ne pouvait nous dire qu’on était sûr de faire l’Euro.

Le tournoi se passe plutôt bien et pendant ce temps là, tes coéquipiers de la Nationale 3 décrochent à Challes la Ravoire la montée en N2. Comment ça se passe pour toi la triplecasquette U18-N3-Pro B avec parfois deux matchs ou même trois matchs par week-end ?
Alors oui l’année dernière était une saison chargée, car je jouais à chaque fois sur trois tableaux, mais j’ai réussi à bien conjuguer ces trois mondes puisque j’avais trois rôles différents dans trois équipes. J’ai eu l’impression de m’en être bien sorti. En plus il y a eu trois bons résultats mis à part peut-être le fait que les pros soient restés en Pro B. L’équipe N3 est montée, on a joué le Final Four cadet et on a perdu en finale, mais ça s’est bien passé donc j’estime avoir bien réussi ma saison.


Thibault DesseignetJustement tu nous en parles, ta saison n’est pas encore terminée, car tu décroches le Final Four à Lons-le-Saunier avec tes
coéquipiers U18 en battant l’ASVEL. Victoire en demi-finale face à Antibes puis défaite en finale contre Gravelines. Un beau parcours tout de même avec ce titre de vice-champion de France ! Surtout que l’année d’avant vous êtes déjà en finale de la Coupe de France face à Strasbourg. Que retiens-tu de ces deux grandes épopées ?

La Coupe de France a été la première finale que j’ai jouée vraiment au niveau national. La première devant pas mal de supporter, devant les caméras. Ce fut une première déception, car on avait perdu en finale, mais on s’était battu, acharné, pour arriver jusqu’à ce stade. On avait manqué de lucidité, d’expérience. Ces deux matchs restent bien sûr de très bons souvenirs.

Un mot sur Pierre Murtin et Jean-Luc Tissot. Qu’est-ce qu’ils t’ont appris surtout Jean Luc qui est un ancien meneur professionnel ?
Jean-Luc, ça a été un peu grâce à lui que je suis venu ici puisque j’étais vraiment attiré par sa personnalité, son côté humain. J’ai d’ailleurs de très bonnes relations avec lui. Ce sont des coachs qui m’ont pas forcément apporté que sur le plan basket contrairement à certains autres coachs dans d’autres centres de formation. Ici, il y a tout un côté humain, prise en charge sur la vie active où ils m’ont beaucoup aidé et je les remercie.

On revient alors à l’Équipe de France où début juin tu rejoins l’INSEP puis ensuite Vittel pour un tournoi d’une semaine. On est censé se rapprocher de plus en plus du Championnat d’Europe (initialement prévu en août) et vous êtes de nouveau en groupe élargi. Tu passes une nouvelle étape en restant dans le groupe des seize annoncé par ton coach Tahar Assed. Le Championnat d’Europe reste-t-il encore un rêve à ce stade ?
Oui c’était encore un rêve, une ambition aussi, d’être dans la sélection finale. Après à ce moment-là, les portes se refermaient, mais ce n’était pas encore fait, car on était encore seize. Le stage de Vittel est celui dont je me souviens le plus, car c’est où on avait fait de la piste à 5 heure du matin, c’était compliqué et il restait encore deux étapes avant le Championnat d’Europe. Il fallait que je fasse ma place.

Fin juin, stage au Temple, nouvelle réduction du groupe à quatorze et blessure face à l’Ukraine. Je suppose qu’à ce moment-ci c’est la grande déception. Quel sentiment prédomine ?
De la déception, de la haine. J’avais l’impression que tout s’effondrait sur moi parce que je me blesse sur le pied en fin de match, l’impression d’avoir tout perdu ! Je me battais depuis pas mal de temps avec tous les stages, les regroupements, pour aller chercher cette place. Mais il fallait faire avec, que je me soigne pour ne pas empiéter sur la saison suivante. J’ai pris sur moi et puis le temps a fait que j’ai pu me remettre de cette déception.

Et finalement on apprend fin juillet que l’Euro est reporté pour cause de crise en Turquie. On peut dire que tu as la chance de ton côté. Mais a-t-on peur de voir d’autres joueurs revenir plus fort et prendre sa place durant les mois à venir ?
Au moment où tout cela arrive oui, car Frank Ntilikina (meneur de Strasbourg et MVP du Championnat d’Europe U18) ne devait pas participer au tournoi courant juillet. Donc je me disais que je pourrais rejouer ma place puisque j’étais blessé, mais d’un côté avec le retour de Frank je pensais bien que ça allait être de plus en plus compliqué. Mais oui, on va dire que la chance a été de mon côté.

Retrouvez la suite de l’interview dans quelques semaines avec son témoignage sur son passage en pro et son Euro avec l’Équipe de France.

Propos recueillis par Corentin Maréchal