À deux jours de plonger enfin dans le grand bain, notre coach Freddy Fauthoux nous a livré ses derniers ressentis. Entre excitation et concentration, il revient sur la pré-saison passée, sur la construction de son équipe et surtout, sur sa façon d’aborder nos deux compétitions. Entrevue. 

Freddy, tout d’abord comment vas-tu ?

Je vais très bien, merci ! Et surtout hâte d’être samedi, que la saison commence vraiment. Les préparations sont longues donc on a hâte d’attaquer et d’entrer dans le vif du sujet. L’excitation monte aux entrainements, les joueurs ont envie d’en découdre. Plus que 2 jours maintenant ! 

Vous finissez des semaines de travail intenses de présaison ? Quelle est pour toi la clé à travailler pendant cette période ? Notamment humainement, tu mets un point important sur la cohésion ?

On est un tout nouveau staff donc on a déjà dû mettre un fonctionnement en place. Il a fallu aussi s’acclimater au club avec sa manière de fonctionner, quand on arrive avec sa façon d’être et de faire, il faut aussi savoir s’adapter pour ne pas bousculer tout le monde. Mais après la pré-saison s’est très bien passée. Avec des hauts et des bas mais au moins, on a pu vivre toutes les situations et ça avant la saison c’est très bien.

Tu travailles aussi beaucoup la cohésion autour du groupe dans ces périodes ?

Pour moi c’est hyper important la façon de faire et d’être. Si il n’y a pas d’humain dans ce que je fais, ça ne m’intéresse pas et puis je ne pourrais pas être moi-même ! Que ce soit dans le groupe ou avec les gens autour du groupe, il y a une vraie notion d’humain qui est essentielle. On est là pour gagner des matchs bien-sûr, mais aussi pour transmettre des émotions.

Passons au sujet basket. Tu as construit un nouveau staff technique, peux-tu nous expliquer quel est le rôle de chacun ?

Les deux ont forcément une partie vidéo, scouting. Et ils se sont répartis les matchs en fonction du calendrier. Ce n’est pas l’un qui travaille l’Eurocup, l’autre la Betclic, on a adopté un autre fonctionnement. JB est davantage sur la partie défensive de notre jeu, lui il s’imprègne pleinement de ces aspects et c’est lui qui prend ça en main aux entrainements. Quant à Boban, il est surtout sur de l’individuel, mais aussi sur des techniques de passe, des principes de jeu bien spécifiques… Il a un regard et des notions pour lesquelles les pays de l’Est sont très très bons dans le basket, c’est une chance pour nous de l’avoir, pourquoi s’en priver ! Et puis bien sûr, notre rôle à tous les trois, c’est toujours créer de l’alchimie et de l’enthousiasme autour du groupe.

©Alexia Graziani

En ce qui concerne l'Europe, y-a-t’il des similitudes entre l'Euroleague que tu as côtoyé ces deux dernières années et l'Eurocup ? C’est aussi l’habitude de l’enchainement des matchs, le fait de garder le rythme ?

J’ai la chance d’avoir joué 14 ans en Euroleague, je sais ce que c’est que d’enchainer 2, 3 matchs par semaine. En réalité, l’expérience elle est surtout là. Après le jeu sera différent selon les nations qu’on va jouer et en plus, on ne connait pas toujours parfaitement les entraineurs européens. En Championnat de France en général, on se connait souvent très bien mais là c’est différent !

Mais ce que j’ai vraiment appris pendant ces 2 ans à l’Asvel, c’est le fait de garder les joueurs engagés et investis sur tous les matchs. La répétition de l’effort, la répétition de la performance… Et c’est là-dedans que les grands joueurs se révèlent. Sur la régularité de la performance. Voilà le gros travail qu’on a à faire.

Cette année, Europe ou Betclic, y a t-il des affiches qui t’attirent particulièrement ?

Ah il y en aura toujours deux qui seront particulières pour moi ! C’est Pau & Limoges. Le club où j’ai fait toute ma carrière et l’autre reste mon ennemi préféré ! J’ai hâte de les retrouver et je pense qu’eux aussi. (rire) Il y a un autre match que j’attends impatiemment, c’est celui contre Roanne. Ils nous ont battu à la maison pour la Mincidélice Cup et je compte bien avoir ma petite revanche.

Puis en Eurocup, je vais être très content de repartir à Cluj, car la dernière fois que j’y suis allé c’était en 91 ! (rire) On avait fait un match de qualification pour l’Euroleague avec un mec, Gheorge Mureșan, qui faisait 2m31, il était immense ! Et l’année d’après, il était chez nous !

On a un début de championnat plutôt corsé, Paris Basket, Monaco, Levallois… Et puis, dans 3 matchs c’est déjà l’Astroballe. Comment appréhendes-tu ce début de saison ?

Évidemment, on prend toujours match après match, la classique. Mais Paris Basket ça va être un gros match, les deux équipes d’Eurocup. Paris a construit une grosse équipe avec des gars de NBA. En pré-saison, ils ont été incroyables sur certains matchs amicaux. C’est d’entrée un gros défi. Ensuite on va au Portel, et là-bas sur leur terre, c’est toujours chaud. Puis après comme tu dis, l’Asvel, Monaco dans le 1er mois… Et même Cholet d’ailleurs, très prometteur comme effectif. Ça va être chaud ! Bon, après j’ai envie de dire… il va falloir tous les jouer à un moment donné ! Puis le groupe, le club, on a tous envie d’avoir de l’ambition et pour ça il va falloir gagner des matchs donc tenter de rivaliser avec tout le monde, surtout que le Championnat risque d’être encore très serré et plein de surprises.

©Jacques Cormarèche

Passons aux joueurs, tu as rejoint une équipe qui avait déjà cinq français sous contrat. On sait que tu as construit autour de ce noyau.

Oui, le fait qu’il y avait 5 français qui connaissaient très bien la Betclic Elite, c’était un gage de sécurité et une super base pour construire à côté. On a des mecs qui ont fait des fenêtres internationales, comme Alex, Axel ou Hugo, avec un vrai niveau reconnu. Maxime et Pierre, ce sont un peu les enfants du club, ils connaissent très bien la maison, ils peuvent apporter beaucoup aussi. Tout ça pour moi n’était pas négligeable. Et grâce à ça, on a pu aller sur des joueurs plus complémentaires. Avec des gars qui se partagent les minutes, qui savent exactement où est leur rôle. Quand on a autant de matchs, c’est très important. Après on ne sait pas, peut-être que samedi il y a un gars qui va exploser et qui jouera à l’avenir 32 minutes par match personne ne le sait, mais voilà, l’idée était de construire autre chose.

Entre Hugo Benitez, Axel Julien, Jordan Floyd et Frantz Massenat, sur les lignes arrières, les possibilités sont multiples ?

En effet, les matchs amicaux m’ont permis de tester plusieurs combinaisons justement, il y en a qui m’ont bien plu, qui sont très intéressantes. Et chacun a bien compris son rôle, c’est plutôt hiérarchisé. Ce qui m’a plu sur le match de Nancy notamment, c’est qu’on gagne (même si ce n’est pas le meilleur match) alors que nos 2 leaders offensifs, Jordan Floyd & James Palmer Jr ne se sont pas illustrés, mais du coup ce sont les français qui ont brillé ! Ça m’a vraiment rassuré. Cela veut dire que ce que l’on tente de construire prend forme.

Les intérieurs burgiens auront du pain sur la planche notamment au rebond. Quel est votre sentiment après neufs rencontres disputées ?

On a un secteur intérieur très complémentaire, après le fait qu’Isiaha n’ait fait qu’un match c’est quand même un problème, on ne va pas se mentir. C’était une pièce essentielle à la construction du groupe, maintenant voilà, on s’adapte, on change des choses. On n’a pas de mec ultra dominant à l’intérieur c’est vrai, mais je pense qu’on pourra aller embêter pas mal d’équipes de par nos spécificités.

En conclusion, on est prêt à se jeter dans le grand bain alors ?

Bah carrément ! On est prêt à entrer dans l’arène et on attend un Ekinox en feu dès samedi ! 

On vous donne donc rendez-vous ce samedi 24 septembre, 20h00 à Ekinox pour assister au premier match de Freddy et ses joueurs !