Bilan à mi-saison : l’interview de François LamyCommuniqué
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Après plusieurs mois sur les parquets, la JL Bourg vient officiellement de terminer la phase aller de Betclic Elite. L’occasion de faire un point de mi-saison et d’évoquer les futurs enjeux avec François Lamy.
Nos questions à François Lamy
François, nous sommes à mi-parcours de cette saison. Dans quel état d’esprit est-on à ce stade ?
Alors, nous ne sommes pas exactement dans ce qu’on voulait faire puisque nous n’avons pas toute la stabilité qu’on aurait souhaité avoir. On ne peut en effet pas donner tout l’enthousiasme qu’on souhaite donner, mais on a de bons résultats !
On est 5ᵉ du championnat de France, on a gagné chez le premier de 35 points, c’est le genre de résultat qui n’est pas anodin ! Et puis en Eurocup, on est dans les résultats de la logique économique qui nous positionne en 7ᵉ. Les matchs d’Aris, Dijon et Strasbourg perdus nous posent un petit souci, on pense qu’on aurait dû les gagner. Mais c’est sûr que chaque année l’idée est de sur-performer, donc on peut encore mieux faire !
Malgré tout, nous sommes encore engagés dans 4 compétions !
Oui ! Nous sommes encore en position d’aller gagner un Trophée bien sûr !
Même si personnellement, je trouve que cette quête manque parfois de sens, surtout dans un championnat où nous avons des monstres qui se baladent dans des sphères sans communes mesures avec notre réalité. Mais en effet, nous sommes quand même des compétiteurs, donc nous devons ambitionner de gagner tout ce que l’on peut gagner, et d’être en position d’avancer dans toutes ces compétitions, c’est satisfaisant !
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ous sommes quand même des compétiteurs, donc nous devons ambitionner de gagner tout ce que l’on peut gagner, et d’être en position d’avancer dans toutes ces compétitions c’est satisfaisant !
On a aussi le billet pour la Leaders Cup qui a été validé. Un mot sur ce week-end ? Ce sont toujours des compétitions un peu particulières, où tout se joue en un week-end ?
Oui c’est sûr ! On a un avantage par rapport à certaines équipes sur la longueur de l’effectif, mais après on a 3 autres équipes qui ont un effectif encore plus long, donc un avantage plus certain. Et surtout, cette quête de trophée existe chez tout le monde. À Monaco, je ne doute pas que le nouveau coach soit un très grand compétiteur, on a pu le voir quand ils sont venus jouer à Bourg ! Paris va vouloir répéter sa victoire de l’année dernière et l’Asvel va aussi vouloir aller chercher un trophée donc ça va être une compétition très très intense, ramassée, sûrement très excitante pour les gens qui vont la suivre et très exigeante pour ceux qui vont la jouer.
Parlons collectif
Malgré des individualités fortes, les dangers semblent venir de partout, Benitez, Usher, Castañeda, Salash… C’est finalement l’importance même du collectif ?
C’est surtout ce qu’on a voulu construire depuis 2 saisons. La 1ère saison on avait beaucoup de joueurs qui restaient, on avait certaines contraintes et il y avait des choses qu’on se devait de respecter par rapport à cet effectif déjà en place. Avec une équipe plus hiérarchisée, des facteurs de production offensive plus identifiés comme James Palmer Jr. , Jordan Floyd, Isiaha Mike…
L’an dernier on a fait différemment, on a fait une équipe très homogène, avec un effectif long, beaucoup de dangers qui venaient de partout. On a voulu répéter ça cette saison et je continue de penser que c’est la bonne manière de faire.
Nous avons tout de même intégré un nouveau membre dans l’équipe, Brandon Jefferson qui a fait son arrivée en décembre. C’est toujours une période charnière l’intégration en cours de saison d’un nouveau joueur ? Quels sont les enjeux ?
Quand on a un effectif en place, qu’on a une idée directrice de ce qu’on a voulu faire, quand on a des promesses et des engagements vis-à-vis des personnes avec qui on a des contrats, on essaye le moins possible de perturber ce qui a été mis en place au départ et on essaye d’apporter des solutions qui permettent à tous de progresser.
Là, on a estimé qu’avec notre manque de maturité sur le poste de meneur-arrière sur lequel on souffrait, et où l’on continue encore de souffrir parfois, ce qui est tout à fait naturel vu l’âge des joueurs, il fallait qu’on apporte de la maturité et du tir extérieur. Puisque sur la 1ère partie de saison, on souffrait aussi sur l’adresse à 3 points et même si plus ça va et moins c’est un problème, on le corrige petit à petit. Mais voilà, il s’agissait des 2 points sur lesquels on devait faire progresser l’équipe. Donc en incorporant Brandon, on a apporté une réponse très spécifique sur ces manques. Mais en effet, ce n’est pas évident ces moments !
Et puis ce sont des joueurs que nous n’aurions pas pu recruter au début de la saison. Evidemment qu’on se pose toujours la question sur « qu’est ce qu’on aurait pu faire différemment, mieux faire » mais ces joueurs-là sont financièrement hors d’atteinte pour le club à l’été donc c’est une chance pour nous d’avoir pu récupérer Brandon et au fil des matchs, il va retrouver un rythme de compétition qui va lui permettre d’être impactant sur la fin de saison.
Est-ce qu’après une saison comme l’an passé, ce n’est pas un peu difficile pour tout le monde parfois d’être objectif sur ce qu’il se passe ?
C’est à plusieurs niveaux cette lecture-là. Quand on est au plus près à travailler sur l’équipe, quand la saison est terminée, on appuie sur un bouton magique et on oublie tout ce qu’il s’est passé l’année dernière puisqu’on a perdu 9 joueurs de l’effectif de la saison dernière. Ça serait donc une erreur de vouloir se baser sur quelque chose d’existant, de vouloir recopier quelque chose qui n’est plus là.
En l’occurence, la saison passée, c’est un très beau souvenir et on ne va surtout pas demander à l’environnement du club de l’oublier puisque c’est comme ça qu’on construit l’enthousiasme autour d’un blason ! Cependant, je pense qu’il est important de ne pas toujours revenir dans le passé et particulièrement pour les gens qui arrivent cette année au club. D’être toujours ramené au « c’était mieux avant », il peut y avoir un effet un peu démotivant… Il faut donc faire très attention je pense aux messages qu’on peut tous envoyer à l’équipe : pendant les matchs, sur les réseaux sociaux, etc…
Comme l’ensemble des acteurs du basket français, on va tous sur les réseaux sociaux pour regarder les réactions. Un monde parfois virulent, un monde où l’on peut voir des commentaires qui souhaitent qu’un tel soit renvoyé ou autre… On sait où sont nos marges de progression. Je ne parlerais jamais d’erreur car on est dans un monde où l’on travaille avec des humains, donc il ne s’agit jamais d’erreurs, il s’agit toujours de marge de progression pour faire mieux. Tous les gens qui travaillent ici sont très engagés pour bien faire. Donc voilà, il faut faire attention à ne surtout pas détruire ce qu’on a construit et qu’on continue à surfer sur cet enthousiasme et qu’on essaye de les pousser au maximum pour obtenir les meilleurs résultats possibles avec cette équipe.
Tous les gens qui travaillent ici sont très engagés pour bien faire.
Surtout qu’en plus de ces facteurs, on a en face de nous, des adversaires qui élèvent d’année en année leur niveau de jeu ?
Bien sûr, c’est encore une fois l’histoire de la sur-performance !
Nous, on souhaite sur-performer, mais dans une compétition sportive, on part du principe que tout le monde souhaite faire de même, ou en tout cas performer en fonction des moyens mis. Cette année, l’Eurocup est très « logique ». Depuis le Covid, c’est la 1ʳᵉ fois qu’une équipe d’Euroleague redescend d’un niveau, ici Valence (qui a budget au-delà de 25 millions, dont 15 millions de masse salariale sportive, soit 10x plus que nous pour remettre les choses dans le contexte) – ça donne une tendance où d’autres équipes se ré-arment pour essayer d’égaler, comme Hapoel Tel-Aviv, Ankara, Hapoel Jérusalem, Bahcesehir…
Ce sont des clubs qui ont de vraies ambitions et qui mettent des moyens qu’on ne peut égaler. Donc, on navigue dans quelque chose d’assez irrationnel comparé à nos moyens à nous et à notre fiscalité. Donc en effet, quand on parle de supers puissances, nous ne sommes pas sur les mêmes pieds d’équité. On essaye de faire au mieux et de se battre pour être dans cette fameuse sur-performance. Et si on se qualifie en playoffs d’Eurocup, ça le sera déjà !
Parlons des prochaines échéances
L’équipe a connu une période difficile à domicile en début de saison. Elle accueillera bientôt 4 matchs importants à Ekinox pour conserver sa place en Betclic Elite mais aussi pour espérer la qualification en playoffs d’EuroCup.
Comment prépare t-on ces périodes longues, chargées mentalement et physiquement ?
La période est critique pour tous les clubs engagés dans les championnats Euroleague et Eurocup, car ça ne s’arrête pas du tout. Tous les joueurs ont des familles, des proches et ils ont vécus ces périodes de fêtes en décembre très différemment de la plupart d’entre nous. Ils n’ont pas pu les fêter avec les leurs, avec des entrainements le 24, le 25, le 31, le 1er… etc.
En janvier, c’est donc toujours un peu plus difficile mentalement, nerveusement, moralement. Alors évidemment, j’entends déjà certains qui pourront dire « qu’avec les sommes qu’ils gagnent, ils peuvent manquer Noël » mais tout reste tout de même une question d’échelle et quelqu’un qui ne voit pas sa famille, qu’il soit millionnaire ou non, le résultat est là, ça peut être difficile à vivre par moment. Donc pour se préparer à ces périodes en ce moment, je pense que l’essentiel est de ramener de la joie de vivre et des bons sentiments dans l’équipe tout en ayant un message absolu de performer pour continuer à représenter le club évidemment, mais on essaye de ne pas trop les mettre sous pression pour ne pas créer un effet contre-productif.
Encore une fois, je le redis, mais je pense vraiment essentiel que l’équipe ressente un maximum de soutien et notamment pour les matchs à domicile. Peut-être qu’en début de saison on a eu une période d’adaptation où les gens ne se retrouvaient pas dans le nouvel effectif, car beaucoup de nouveaux joueurs et je le comprends, ce qui explique aussi peut-être nos difficultés à domicile ce moment-là. On est en quête de récupérer ça en janvier, côté Eurocup on est sur un « pas le droit à l’erreur » qui commence dès le duel contre Aris demain (surtout avec l’atmosphère du public là-bas !) et puis derrière il va falloir être super bon, être à 120% pour espérer renverser Ljubljana & l’Hapoel Jérusalem qui sont des gros du groupe cette année.
Aujourd'hui, quel est le chemin qu’on a envie de suivre pour cette 2ème partie de saison ? Qu’est ce qu’on peut se souhaiter ?
Il y a la période charnière après février qui est aussi toujours un peu compliquée puisque là on va passer potentiellement d’un très gros rythme à quelque chose qui retombera un peu, sauf si on est qualifié en playoffs d’Eurocup. Il faudra donc juste être attentif à bien se concentrer sur le championnat de France et sur cette quête du haut de tableau !
Merci François.
Crédit photo – ©Louise Bourlier
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