Vous vous souvenez de votre première rencontre ?

Gérald Simon  : A vichy, lors de la formation tronc commun BE2. C’était un mois de juillet dantesque.

Frédéric Sarre  : Oui c’est bien ça, c’était à Vichy au mois de juin/juillet.

Comment décririez vous la personnalité de l’autre sur et en dehors du terrain ?

FS  : Gérald n’a pas trop de différence sur et en dehors du terrain.

GS  : On passe beaucoup de temps ensemble. Il n’y a pas de différence. On est certainement plus sérieux sur le terrain. On souhaite donner l’image d’un bloc aux joueurs. En dehors du terrain on peut se permettre de plaisanter un peu !

FS  : C’est un garçon qui est exactement le même, c’est l’homme qu’il est, il est l’entraîneur homme et l’homme entraîneur.

Suite à une première partie de saison mitigée (9V/8D), vous aviez plutôt bien attaqué la phase retour en enchaînant 4 victoires consécutives…

FS  : Le calendrier était favorable. On était dans une phase plutôt intéressante, mais le calendrier a beaucoup joué en notre faveur.

GS  : Durant cette période on avait peut être fini la digestion du travail de début de saison (arrivée d’un nouveau staff et création d’un nouveau groupe).

A t-il été difficile d’intégrer Jason FORTE et a t-il représenté un plus ?

FS  : Je pense que c’est un garçon qui a été très facilement intégré. Lui s’est intégré et le groupe l’a intégré facilement… Par rapport à son profil de jeu, il ne mangeait de pain à personne.
Par rapport à son apport athlétique et physique c’était un joueur intéressant ! Il n’a pas donné l’impression de venir pour chercher de l’argent comme peuvent faire parfois certains pigistes. Il a eu un état d’esprit de leader, plus que certains joueurs présents au club depuis plus longtemps.

GS : Humainement Jason est quelqu’un de très bien. C’est un joueur très investit… Il avait beaucoup plus d’expérience et de maturité que Larry qui lui était un jeune joueur.

La JL Bourg a ensuite gardé un rythme de victoire à domicile et défaite à l’extérieur…

FS  : En effet, il y avait une très grosse différence et c’est un vrai souci. Mais j’ai envie de dire que le seul responsable des défaites à l’extérieur c’est Arafat ! C’est la nourriture à l’extérieur qui nous a tué : « Trop de poulet » (rire)

GS  : Les repas : du poulet, du poulet, du poulet… C’est la faute d’Arafat (rire)

FS : Plus sérieusement, on a essayé beaucoup de chose : changer la préparation des matches à l’extérieur, modifier les transports pour les déplacements…si on avait trouvé l’explication on aurait appliqué la bonne méthode. On peut dire que nous avons eu un rythme de « top 4 » à la maison et un rythme de « avant la relégation » à l’extérieur…

Depuis plusieurs saisons la JL Bourg est en difficulté sur les matches à l’extérieur… On parle parfois de « culture de la victoire à l’extérieur », qu’en pensez-vous ? En quoi cela consiste-t-il ?

FS  : A l’extérieur, les joueurs ont des paramètres à prendre en compte qui sont les mêmes que quand les équipes adverses viennent à la JL. Ce qui est malheureux c’est que nous n’avons pas su leur faire prendre conscience de cela.
Il nous manque cette pression positive que nous avons à domicile devant les amis, les parents, la famille… C’est qu’elle chose qui s’apprend. Il faut bien comprendre comment on doit aborder un match à l’extérieur. C’est quelque chose de mental. Il faut des leaders, des joueurs majeurs, de joueurs forts dans la tête. Il faut être capable de se reposer sur des choses simples, que l’on maîtrise, pour être efficace. Il nous a manqué la dureté générale, l’athlétisme et un peu de créativité ! Sans 2 de ses caractéristiques on souffre à l’extérieur !

GS  : A la maison on a une dynamique, une motivation parce que le public est fabuleux. A l’extérieur il faut se préparer collectivement mais aussi individuellement.
Dans la dureté, la maturité, la lutte contre la frustration… C’est un apprentissage individuel qu’il faut ensuite maintenir sur la durée !

Sur la fin de saison (victoire à Boulogne + ¼ de finale Play-Offs contre Pau Orthez) on a senti que la JL Bourg avait passé un « cap »… Pensez-vous que la mise à l’écart de David MONDS a été le déclic ?

FS : No comment !
GS  : Aucun commentaire (pour ceux qui ont du mal en anglais).

Peut-on dire que vous avez été récompensé des efforts de toute la saison avec cette place en play-offs contre Pau Orthez ?

FS : On a juste fait le strict minimum qui était de jouer les Play-Offs. On a rempli l’objectif mini mini mini du club ! On aurait pu embellir notre saison si on avait eu un joueur de plus impliqué lors du dernier match à Pau… Quelqu’un pour rendre service au groupe ! Avec un joueur supplémentaire on aurait pu rendre la tâche plus difficile à Pau. Nous ne sommes vraiment pas passés loin !

Cette élimination en ¼ de finale Play-Offs contre Pau Orthez (en 3 manches) vous laisse t’elle des regrets ? Quel bilan global tirez-vous de la saison ?

FS  : Des regrets, oui, mais pas pour le fait d’être éliminé. Ce n’est pas le match de Pau Orthez qui me laisse des regrets mais plutôt les matches en milieu de saison (3 voire même 5) qui auraient changé le classement !
J’aurais aimé que nous soyons capable de passer Pau en Play-Offs car l’équipe était vraiment plus en place dans la reconnaissance du jeu. C’est une équipe qui a grandit dans la compréhension des différentes phases de jeu et la mise en place des systèmes. C’est dommage de ne pas pouvoir continuer quand tu as un groupe qui réagit comme tu l’aurais souhaité depuis un petit moment… Ne serait-ce qu’à Boulogne où nous avons joué jusqu’au bout crânement notre chance (sans nous préoccuper du résultat d’Aix Maurienne), alors que les joueurs auraient très bien pu lâcher sur ce dernier match ! Le jeu développé sur cette fin de saison était vraiment bien !

GS : Oui ça laisse des regrets. Il est dommage que la manière dont l’équipe a fonctionnée sur les 2 derniers matchs de Championnat puis sur les Play offs soit arrivée si tardivement ! Ça aurait été plus beau de voir l’équipe évoluer dans cet état d’esprit là plus tôt. Le regret c’est le timing… Mais nous n’avons jamais lâché, il n’y a jamais eu d’abandon !

Gérald assistant de la JL Bourg de 1999 à 2007, Fred coach de la JL Bourg de 2004 à 2006, vous vous attendiez un jour à reformer ce duo, qui plus est au sein du même club ?

FS  : C’est le destin…

GS : Oui et non car en tant qu’assistant je ne travaillerai plus qu’avec les personnes que j’ai déjà côtoyées. Je ne souhaite plus travailler avec des coachs que je ne connais pas humainement. Mais c’est très aléatoire… Excepté certaine doublette comme par exemple Vincent Collet et Pierre Tavano.

La JL Bourg souhaite mettre en place la Première Ecole de Meneurs/Arrières en France… Comment se présente le projet ? Quel est l’intérêt pour le club ?

FS  : Le projet se présente pas trop mal et se met en place petit à petit grâce aux avis partagés des cadres pros et amateurs… Nous sommes encore dans l’élaboration de pleins de choses. C’est un projet de longue haleine !
Le projet doit être prêt à se développer à N+1… Actuellement nous sommes dans la phase de réflexion, puis il y aura le prototype, et enfin la construction d’ici 1 an. J’espère que ce sera une super production ! J’ai bon espoir que ça se concrétise réellement. Le vrai intérêt pour la JL Bourg c’est d’avoir une identification nationale.
Il faut que nous soyons un lieu de formation pour les meneurs/arrières. Cela implique que sur l’ensemble de la filière de formation JL on développe un basket qui ouvre la porte aux meneurs/arrières. L’objectif idéal à atteindre serait de faire en sorte que lorsqu’un garçon joue au basket, les gens puissent dire : « Il vient de la JL Bourg ».

En 2005, Fred disait : « C’est bien d’appartenir à un tel club, on a l’impression d’être partie prenante d’un projet ». Sous l’impulsion de Julien Desbottes, la JL Bourg vient justement de lancer un nouveau projet sur 3 ans, avec l’arrivée de la nouvelle salle Ekinox pour Septembre 2013… Que pensez-vous de ce nouveau projet ?

FS : C’est un projet ambitieux, construit, bâtit et élaboré avec pas mal de réflexion par les gens qui l’ont mis en place.
Ce projet à déjà beaucoup d’avance sur le côté « hors sportif » qui va s’accélérer avec l’arrivée d’EKINOX…
Afin d’avancer au niveau « hors sportif » et valider ainsi le projet, cela ne pouvait passer que par l’arrivée de la nouvelle salle !
Le projet contient beaucoup de volets dans le développement du club, et notamment au niveau sportif. Ce point là est certainement le plus difficile à atteindre ! Concernant l’aspect « sportif » il faut faire tout notre possible pour être au niveau du « hors sportif » afin que le projet prenne une dimension supplémentaire. Il y a des étapes à suivre.

GS  : Oui, comme je disais dans ma récente interview, ce projet c’est quelque chose d’écrit, il y a des étapes, la route est repérée, tracée ! C’est un projet à long terme qui va permettre de renforcer les liens avec la JL Amateur, ce qui est très positif. On sait où il faut aller et quand il faut y aller. C’est très confortable mais en même temps cela ajoute une pression supplémentaire.

FS  : Le projet est validé, maintenant c’est à nous d’asseoir ce projet pour qu’il aille dans le bon sens. Nous sommes là justement parce que le projet existe, et c’est effectivement une pression supplémentaire car nous avons envie de réussir ! Les joueurs doivent participer pleinement à ça… À nous de faire en sorte et de veiller à ce qu’ils s’approprient le projet, plus qu’ils ne l’ont fait cette saison. Ils doivent être partie prenante du projet !

Où ce projet doit-il vous mener ?

FS  : Dès la saison prochaine, le premier objectif à atteindre c’est d’améliorer les performances à l’extérieur, tout en gardant le même rythme à la maison.

GS  : En Pro A, avec une organisation sportive et extra sportive pérenne et sereine !

FS  : Il faut qu’il y est un fonctionnement établit et une organisation en adéquation avec les objectifs multiples. Tout cela doit être cadré pour ne pas diluer la performance de chacun.

Le nouvel outil « Ekinox » correspond t’il à vos attentes ?

GS  : Oui, ce sera plus confortable, plus chaud (on l’espère !), on a vraiment hâte d’y être !

FS  : Oui cela correspond globalement à nos attentes. Ce qui est compliqué c’est que le Championnat va débuter dans l’ancienne salle, puis il va falloir déménager en cours de saison… Il faudra un temps d’adaptation ! Mais EKINOX est l’outil qu’il fallait pour continuer à développer le club.

Plusieurs joueurs sont encore sous contrat pour la saison prochaine… Comment comptez-vous construire la future équipe ? Quel type de joueur souhaitez-vous recruter pour compléter l’effectif ?

GS  : Il nous faut des joueurs athlétiques, créatifs et aussi du leadership.

FS : On va travailler en s’appuyant sur certains critères, en fonction des manques ciblés cette saison : qualité athlétique, vitesse, intensité et créativité. Il faut que l’on trouve des joueurs qui puissent être des leaders !

Quel est le programme pour les prochaines semaines ?

FS  : Du TRAVAIL ! Poursuivre les entraînements avec certains joueurs. S’atteler à la préparation de la pré saison (match amicaux, préparation physique, … ). Et . . . du REPOS !

GS : Du repos, une bonne cure de sommeil d’1 semaine. Et…plus de poulet !

Propos recueillis par Romain Bénaud