Pourquoi avoir décidé de mettre un terme à ta carrière ?
Je n’ai pas forcément décidé d’arrêter ma carrière. Malheureusement, avec ma blessure de la saison dernière au genou qui est revenue cette saison, je me suis rendu à l’évidence que la deuxième partie de saison était très compliquée pour moi. En accord avec les coachs, le président, j’ai eu des séances allégées, aménagées, parce que je ne pouvais pas tenir le rythme. Du coup, je me suis entrainé tous les jours avec l’équipe, mais avec beaucoup moins d’heures pour être présent les soirs de match sur le banc. Je me suis donc rendu compte que je ne pouvais pas continuer ma carrière.

Quels ont été tes sentiments samedi soir après ton dernier match ?
Ah là là ! C’était très partagé parce qu’il y avait la surprise de la JL, qui a fêté ma fin de carrière en anticipant un petit peu puisque je n’avais pas annoncé officiellement que j’arrêtais, mais eux le savaient en interne. Ils m’ont fait une petite surprise avec tous mes frères et ma famille qui étaient là et puis avec cette cérémonie à la fin avec la vidéo et la remise du fauteuil. J’ai été très ému, mais en même temps pas surpris de ce que le club était capable de faire pour moi, car ce qu’ils ont fait pendant ces deux ans, ç’a été vraiment extraordinaire. Donc très ému de voir tous mes proches, très ému de me dire que c’est la fin, mais aussi heureux que la JL m’offre une fin comme celle-là parce que tous les clubs ne le font pas et c’est vrai qu’avec la JL ç’a été une aventure humaine avant sportive et ça m’a soulagé de finir ainsi.

Tu aurais surement préféré terminer en te maintenant en ProA.
C’était le deal, le fait que je reste avec le groupe et que je ne m’arrête pas. Il y avait la carotte qui était d’aider un maximum le club, Fred, Jean-Luc. Quand Jean-Luc a repris, ils m’ont dit qu’ils avaient besoin de moi et moi j’ai dit que je ferais tous pour rester avec le groupe et essayer de tenir avec mon genou. Alors forcément une descente ça ne fait pas plaisir, mais en même temps on est dans un club où je suis persuadé qu’il rebondira très rapidement.

Faisons un tour d’horizon de ta carrière. Où et comment te vient cette envie de jouer au basketball ?
Grâce à mon frère Thomas qui jouait à Pau. Nous on le regardait tous les week-ends jouer et s’entrainer. Il nous a donné cette envie du basket.

Des personnes ont-elles eu du mal à croire en toi parce que tu ne mesurais que 1 mètre 78 ?
Il y a beaucoup de coach qui disaient quand j’étais petit que « Thomas et Mathieu (ses deux frères) vont y arriver en professionnel » et que « Simon n’y arrivera pas » parce que j’étais beaucoup plus gauche qu’eux, pas très adroit, mais par contre j’avais un tempérament et un peu de charisme. Certains coachs aimaient alors que d’autres disaient que ça ne suffirait pas. Il y a un coach qui a dit, lorsque j’étais en Équipe de France jeune, « Simon y arrivera ». Cet homme c’est Patrick Beesley (actuellement DTN de l’équipe de France A de basketball) qui m’a coaché en sport-étude à Mont-de-Marsan avec entre autres Boris Diaw.

Durant ta formation à Pau, tu participes aussi à des sélections en équipe de France jeune.
Tu as d’ailleurs joué avec Tony Parker lors d’un championnat d’Europe en 98. Une belle expérience pour débuter ta carrière.

Oui parce que j’ai fait toutes les sélections pendant 4 ans. On ne m’a jamais mis de côté et j’ai toujours été capitaine de cette sélection-là. On avait pour but ultime d’aller au Championnat d’Europe en 1998 à Varna en Bulgarie et c’était une super expérience parce que pendant quatre ans tu n’as pas de vacances, c’est dur, les coachs te mettent la misère pour voir si tu es solide et puis voilà tu es sélectionné dans le groupe final avec des mecs comme Tony Parker, Mamoutou Diarra, Luc-Arthur Vebobe, tous les mecs qui ont joué en Pro A et qui ont fait des supers carrières.

Ton parcours en dehors de Pau débute donc à Lourdes en NM2 en 97-98, puis tu enchaines à ce niveau avec Saint-Vallier, Boulazac. Quels sont tes souvenirs de ces premières années ?
En fait, j’ai quitté Pau parce qu’à l’époque, le club ne voulait garder que moi en Espoir et j’étais avec mon frère Mathieu en cadet France. Ils ont dit à mon père qu’il ne voulait en garder qu’un et lui a rétorqué « ce sont les deux ou rien ». Du coup, mon père m’a envoyé en National 2 pour faire mes armes avec des mecs qui ont 30 ans, 35 ans alors que moi j’en avais 16. C’est donc comme ça que j’ai commencé avec Jean-Pierre Siutat qui est maintenant président de la Fédération Française de BasketBall. Il m’a donné ma chance en N2 où je jouais 35 minutes face à des meneurs qui avaient l’âge que j’ai aujourd’hui et ça m’a beaucoup servi pendant ces quatre ans là, car cela m’a permis de me confronter avec des mecs plus âgés, plus mûrs, plus matures, mais aussi de voir les exigences pour aller un peu plus haut.

C’est ensuite à Orléans que tu atterris avec une saison en NM1 puis une montée en ProB. Tu goûtes au monde professionnel à 22 ans. Qu’est-ce que tu ressens à ce moment-là ?
Je pars en Nationale 1, car je pensais ne pas pouvoir décoller de la Nationale 2 où j’étais catalogué comme un très bon meneur et où peu d’entraineurs me disaient qu’un jour je pourrais jouer en NM1. Donc j’ai dit à mon agent qu’on allait se brader financièrement, « on s’en fou, moi je veux avoir ma chance à ce niveau ». Je me suis retrouvé à Orléans avec Azzedine Labouize qui m’a annoncé qu’il y avait quatre ricains et moi. Durant toute la préparation j’ai joué face à quatre meneurs américains et à la fin de la prépa, Azzedine m’a dit qu’il partait à la mène avec moi seul. On a gagné le championnat et on est monté en ProB. En ProB, ils m’ont fait confiance et m’ont laissé premier meneur. On s’est maintenu et on a réalisé une belle saison et c’était bien.

Ensuite, ton histoire a commencé avec Aix-Maurienne lors de la saison 2003-2004. Pensais-tu que tu aller devenir un joueur historique de ce club ?
Alors pour la petite anecdote, j’ai commencé des sélections avec Maurienne sur une journée de détection et à l’époque, Jean-Paul Genon (actuel Manager Général du club d’Aix Maurienne) est venu me voir à la fin du match pour me dire qu’ils ne me gardaient pas, car j’étais trop petit que je ne pourrais pas prendre assez de rebonds. Je lui ai dit que je n’étais pas pivot, mais meneur de jeu. J’étais donc parti et je n’avais pas signé à Maurienne. Je reviens donc quelques années plus tard et je signe mon contrat en disant à Jean-Paul Genon : « au passage, je fais toujours la même taille, je n’ai pas grandi ». C’était la petite anecdote sympa avec eux. De Maurienne j’ai connu le chaudron puis je suis reparti à Saint-Quentin et enfin je suis revenu jouer plusieurs années avec Aix où ça a été un peu comme avec la JL avec une histoire humaine. Aider un club qui n’avait pas beaucoup de budgets, mais qui avait de l’ambition et moi ça me plaisait vraiment. Aussi, ça m’a permis de grandir d’être chez eux.

Pour revenir à ton parcours, en 2007-2008 tu rejoins Besançon. L’équipe termine de justesse 8e et vous battez Rouen et Saint-Etienne sans avoir l’avantage du terrain et rejoignez Poitiers en finale, qui avait éliminé la JL. À la surprise générale, vous remportez la finale. Que retiens-tu de cette saison folle et cette ascension ?
Cette saison-là a été épique et complètement folle où on a eu un changement de coach à Noël, Germain Castano (actuellement à Boulogne) a été remplacé par Sylvain Lautié qui en arrivant a changé un peu l’effectif et qui a fait venir deux nouveaux Américains. À ce moment-là, ç’a été la course folle pour essayer d’attraper la 8e place alors qu’on était 14e ou même avant-dernier alors qu’on avait un des plus gros budgets à l’époque. On doit perdre deux ou trois matchs sur les phases retours et puis on se qualifie de justesse en Play-offs. Là, on est une autre équipe en gagnant tour à tour avec les ¼ de finale en 2 à 0, puis après Saint-Etienne on gagne le premier match chez eux, on perd chez nous et on est donc obligé d’aller faire la belle chez eux. On gagne d’un point et je crois que c’est l’un des meilleurs matchs de ma carrière, je dois faire 26 points (à 76% au shoot avec 2 passes et 2 rebonds en 28 minutes pour 28 d’évaluation), enfin on fait un super match et on est en finale contre mon frère Thomas avec Poitiers ce qui est aussi quelque chose de génial.

Justement, en finale, tu as donc joué face à ton frère Thomas. Battre son grand frère, est-ce une fierté ?
Alors au-delà de la battre, j’avais beaucoup de fierté qu’on se retrouve l’un contre l’autre en finale de ProB à Bercy parce que ce n’était jamais arrivé. Il y a déjà eu des frères qui ont joué ensemble, mais jamais deux frères qui s’affrontent donc ç’a été quelque chose qui nous a fait marquer un petit peu l’histoire de la ligue. On a eu aussi l’occasion d’avoir toute notre famille que ce soit devant la télé ou au Palais des Sports de Bercy donc c’était plutôt agréable. Après, mon frère m’a toujours battu en ProB puisqu’il était plus âgé et dans des équipes beaucoup plus fortes que moi donc à chaque fois qu’on se rencontrait en championnat, il me battait. Et là, sur un match, la finale, nous on était plus fort, on était prêt alors qu’eux ne l’étaient pas trop encore.

Pour la première fois, tu joues donc en ProA et es coaché par le très connu côté bressan Alain Thinet, mais aussi par Gérald Simon. Malheureusement, vous terminez avant-dernier. Cette saison a-t-elle tout de même été un tournant dans ta carrière puisque tu ne retrouves pas de club de suite ?
J’avais eu des contacts en ProB juste après la fin de saison, mais j’avais décidé d’essayer de voir si je pouvais avoir des contacts en ProA. J’ai donc laissé passer des opportunités en refusant très rapidement des offres avec des clubs ayant de beaux projets financiers ou sportifs pour espérer pouvoir jouer en ProA. C’est vrai que je suis resté sur le deuxième marché, car je ne suis pas un meneur numéro 1. Sur ce deuxième marché, j’ai laissé passer mes chances et me suis donc retrouvé sans club. Alors il a fallu que je continue à m’entrainer et je suis allé à Pau parce que c’est mon club, puis après Aix m’a rappelé parce qu’ils avaient besoin d’un meneur et donc je suis reparti pour jouer à Aix-Maurienne.

Tu fais alors ton retour à Aix où tu élimines la JL en quart de finale des play-offs. Te souviens-tu de ces derbys chauds du côté de Charles Robin ?
Charles Robin, la Halle Marlioz, c’était chaud bouillant ! Sincèrement, cela fait partie des meilleurs matchs de ma carrière parce qu’il y avait un engouement autour de ces matchs, c’était la guerre sur le terrain, mais toujours à la limite, on ne l’a dépassait jamais. Il y a eu des matchs où ça a été un peu chaud ici à Bourg, un peu chaud chez nous. Quand on gagnait, on les narguait un peu et quand on venait ici on en prenait une. Mais j’ai toujours eu beaucoup de respect pour ce club et c’est même pour ça que je suis venu signer après à Bourg parce qu’il y avait quelque chose que j’aimais bien dans ces confrontations. Cette année-là, on est passé, mais ça aurait très bien pu être Bourg, car sur des matchs de play-offs tout est possible.

Il n’y a pas qu’à Bourg que tu as du te faire siffler, car certains disent que Simon Darnauzan c’est un « roublard », qu’il sait y faire avec les arbitres. Beaucoup de joueurs affirment qu’il vaut mieux t’avoir dans leur équipe. Qu’est-ce que tu as à dire sur cela ?
Eh bien je pense que c’est la vérité. J’ai toujours essayé de compenser un peu mon manque de talent, de taille, de physique par autre chose. Moi je suis un leader naturel donc j’ai besoin de m’exprimer sur un terrain que ce soit avec mes coéquipiers, car sans eux je n’existe pas, c’est simple, je n’ai pas assez de talent pour exister tout seul et mettre 25 points tous les week-ends donc moi j’ai besoin d’un collectif. Toutes les équipes qui m’ont pris savaient que je pouvais être bon, mais que j’avais besoin d’un collectif. Tous ces mecs qui disent ça c’est la vérité, je suis un peu roublard parce que je viens du Sud-Ouest et qu’on m’a appris le basket comme ça. Je parle avec les arbitres et il faut savoir que j’ai eu pendant des années un nombre de techniques par match parce que j’ouvrais toujours ma grande gueule. Au fur et à mesure des années, avec eux on se connait et on a appris à s’apprécier, à se respecter sur le terrain et maintenant pour moi c’est beaucoup plus facile d’aller voir un arbitre parce que je m’énerve moins et qu’eux me connaissent. J’en joue un petit peu comme eux en jouent aussi. Il y a eu des matchs avec Aix où les arbitres venaient me voir pendant le match pour me dire « s’il te plait Simon, calme les mecs des deux équipes parce qu’on maitrise plus ». J’allais calmer les deux équipes, ça se passait très bien, et donc derrière tu avais un retour positif.

Ensuite, tu restes donc en Savoie après cette formidable saison. Tu joueras deux saisons consécutives les play-offs avant de vivre une saison plus compliquée. À ce moment-là, le club te propose de rester afin de devenir ensuite membre de leur staff. Pourquoi as-tu refusé de poursuivre l’aventure ?
À Aix, à un moment donné, il y a eu une proposition d’aller à Albertville dans la halle Olympique et moi je trouvais le projet très intéressant et je pensais qu’il fallait absolument y aller si on ne voulait pas que le club s’enracine un petit peu, car je pense que nous étions allés au bout sportivement avec les demi-finales de play-offs face à Pau et on ne pouvait pas aller plus loin. On était confiant de nos faiblesses financières notamment et qu’on ne ferait pas une saison comme on venait de le faire et donc j’avais dit que c’était une réelle opportunité si on voulait grandir. Ça ne s’est pas fait pour x raisons et on a vu l’année d’après que c’était compliqué et lorsque l’on m’a proposé d’être manager général, j’avais besoin de garanties et on ne m’en a pas donné. J’ai annoncé que ça allait être très compliqué de poursuivre l’aventure avec eux.

Tu décides alors de rejoindre la Jeu pour deux saisons. Peux-tu nous en dire plus sur les conditions de cette arrivée chez l’ « ennemi » ?
Mon arrivée ici a été très mal prise du côté d’Aix, car c’était un peu la guerre. Moi quand je jouais avec Aix on ne pouvait pas sentir Bourg, on était chacun pour son maillot et quand j’ai signé à la JL le premier truc que j’ai dit était que j’avais porté les couleurs d’Aix fièrement et donc que je porterais aussi fort les couleurs de la JL Bourg. Mais voilà c’est le jeu, quand je suis venu ici, le président m’a reçu avec Fred Sarre, Gérald Simon et Jean-Luc Tissot pour me présenter le projet de remonter en deux ans. Et ce jour-là, je savais déjà que j’allais signer. Je ne leur avais pas dit en laissant un peu la sauce montée, mais voilà je savais que ça allait complètement le faire parce qu’humainement les hommes qui étaient à la barre me correspondaient complètement et le projet sportif de jouer dans cette petite salle d’Amédée Mercier, j’attendais que ça, car autant je m’étais fait siffler, autant je savais qu’en jouant pour eux j’allais prendre un pied énorme, que j’ai pris d’ailleurs.
Puis après il y avait cette salle d’Ekinox qui est arrivée et une ambition de monter en ProA avec une équipe compétitive. J’ai eu Fred longuement pendant la préparation pour essayer d’appeler les joueurs et les faire venir avec lui donc je me suis senti concerné et c’était très agréable cette saison-là.

Le début de saison est compliqué, mais grâce à la longueur du championnat, vous réussissez à accrocher la seconde place. On connait la suite avec des play-offs dans une folle ambiance. On peut dire que cette saison a été très aboutie sachant qu’elle se termine sur le parquet de Poitiers qui a une longue histoire avec la JL, mais aussi avec toi au final puisque tu es un peu leur bête noire en les battants deux fois en finale.
Ah oui, mais tu sais que le jour où on allait jouer Poitiers en Finale, je savais qu’on allait gagner. Alors je le dis maintenant c’est plus facile, mais à l’époque j’ai dit que Poitiers, je ne pouvais pas perdre. Je ne sais pas pourquoi, mais à chaque fois qu’on a joué Poitiers, moi j’ai gagné et c’était une équipe qui me et qui nous correspondait avec Bourg. Il y avait un gros coup à faire face à eux et puis il y avait cette histoire avec la JL qui s’était fait éliminer. On nous en avait parlé vaguement, mais on connaissait l’histoire, les dirigeants n’ont pas voulu faire monter la sauce par rapport à ça, mais on sentait qu’ils attendaient cette revanche avec le public aussi. L’histoire est belle et finie bien quand même.

Cette saison, tu as donc vécu tes dernières heures en professionnel et en ProA. On peut dire que la boucle est bouclée pour toi.
Oui, je pense que la boucle est bouclée. J’ai toujours ce regret de ne pas partir sur un maintien et ça, j’avais vraiment les « boules » avec Gérald et Jean-Luc, car c’était un gros deal qu’on avait. Jean-Luc, je lui ai écrit par message pour le remercier vraiment de m’avoir fait venir à la JL, car il faisait partie lui aussi de ça, et pour lui dire que j’avais pris un pied énorme, mais que j’étais déçu de ne pas avoir apporté plus que ça sur le terrain et en dehors aussi un peu, pour essayer de maintenir le club. J’étais vraiment handicapé et j’ai senti qu’il y a quelques mois en arrière, mon corps m’avait lâché et ça c’est dur pour un sportif de haut niveau de se dire que la machine ne répond plus. Je me voyais en vidéo, j’entendais ce que me disaient les gens après les matchs, je sentais aussi que je n’étais plus le même joueur que la saison dernière. Je peux dire que j’en ai « chié » terrible, mais bon je me suis accroché pour essayer de tenir ma place jusqu’au bout. Ça n’a pas suffi et c’est mon gros regret.

Comment résumerais-tu ton parcours en quelques mots ?
Je pense que je suis assez satisfait de ma carrière parce qu’elle est un peu différente qu’à l’habitude. Passer par les échelons inférieurs pour pouvoir remonter petit à petit et en fait jouer à tous les niveaux possibles. Je me suis donc rendu compte que je pouvais m’adapter à tous les niveaux en élevant mon niveau de jeu donc ça c’est une petite fierté, car j’ai joué autant en ProA Nationale 2 donc ça c’est bien. Et après, je suis toujours allé et j’ai toujours essayé d’aller dans des clubs pour le projet sportif certes, mais aussi et surtout pour le projet humain. Je suis toujours allé dans des clubs où il y avait un feeling avec un dirigeant, un président, un coach, une équipe, une histoire parce que moi j’ai besoin de jouer pour quelque chose. Et j’ai souvent refusé des propositions plus intéressantes financièrement parce qu’il n’y avait pas ce côté humain qui moi me faisait avancé. Moi je n’existerai jamais dans des projets où je me dirai, « tu signes deux ans là et c’est jackpot par contre tu vas te faire chier toute l’année », ce n’est pas possible pour moi. Donc j’ai essayé de tenir ce cap-là et d’aller dans des clubs où il y avait quelque chose. C’est pour ça que j’ai toujours rencontré les dirigeants même si eux ne voulaient pas me recevoir parce qu’ils voulaient me signer. J’ai toujours voulu venir voir, parler avec eux, car c’était la chose la plus importante. J’ai tenu ça toute ma carrière et j’en suis bien content.

Il y a quelques semaines, ta famille s’est agrandie avec l’arrivée de deux nouveaux enfants pour toi. On pense que tu vas désormais prendre du temps avec ta famille du côté du sud-ouest.
Oui oui parce qu’ici c’est terminé donc avec mon épouse on va certainement rentrer dans le sud-ouest et puis on va s’occuper de notre grande famille, car on va passer à trois enfants d’un coup maintenant, plus moi j’ai une plus grande fille qui vit à Orléans. On va se reposer aussi et se construire une nouvelle vie en essayant de travailler et faire autre chose.

Enfin, as-tu des projets dans le basket et dans d’autres domaines ? Ou alors pour toi le basket c’est fini ?
Non le basket c’est une partie de ma vie quand même. Alors pour le travail j’aimerais avoir un restaurant franchisé pour pouvoir être accompagné, formé et pas me lancer dans une aventure à la va-vite donc ça c’est la sagesse qui parle. J’espère que ça se fera très rapidement, mais bon j’attends encore parce que ma décision d’arrêter par les médecins est assez récente. Sinon pour le basket oui, je resterai toujours dans le milieu que ça soit dans les petits clubs des alentours dans le sud-ouest pour redonner un petit peu ce que je moi j’ai pu recevoir pendant toutes ces années que ça soit pour les gamins ou pour une équipe de Nationale pour aider, c’est certain. Mais malheureusement à cause de mon genou je ne pourrai plus continuer.

Un dernier merci pour les supporters de tous les clubs où tu es passé ou même pour des personnes qui ont beaucoup compté.
C’est bien d’y penser pour moi, car je comptais le faire sur Twitter. Alors, remercier déjà toutes mes équipes et tous mes coéquipiers depuis toutes ces années, je ne pourrai pas tous les citer parce que tu te doutes bien qu’il y en a beaucoup. Mais il y en a qui ont beaucoup compté. Et puis surtout un merci à tous les entraineurs de chaque équipe que j’ai eue comme Antoine Michon qui est un mec adorable, Fred Sarre, Jean-Luc Tissot, Gérald Simon, Alain Thinet, Philippe Ruivet à Maurienne, Guillaume Quintard, Patrick Beesley, j’en oublie beaucoup et je vais le regretter. Tous ces coachs qui m’ont accompagné et fait progresser, Azzedine Labouize, Michel Gomez, Olivier Hirsch à Saint-Quentin et aussi Germain Castano qu’il ne faut pas que j’oublie. Tous ces mecs qui ont cru en moi et qui m’ont permis d’exister, de progresser surtout. J’ajouterai aussi les publics de chaque salle, de chaque club où je suis passé, même ceux qui m’ont sifflé, car quelque part je les porte dans mon cœur. Mais grosse dédicace à la JL Bourg quand même parce que j’ai vécu une saison, l’année dernière, extraordinaire et même cette saison-là, on s’est battu, on a montré des vraies valeurs malgré que ce fut compliqué et ça c’est très important.

Merci beaucoup Simon.
Merci à toi, j’étais ravi.

Propos recueillis par : Corentin Maréchal