L’année 2016 n’a pas été des plus tranquille pour Thibault Desseignet. D’un premier titre professionnel avec la JL Bourg à un premier titre en équipe nationale avec la France, le meneur bressan a vécu beaucoup de moments exceptionnels. Il a franchi beaucoup d’étapes en seulement 12 mois et nous revenons avec lui sur sa formidable épopée !
Dans cette seconde partie, Thibault nous donne ses impressions sur sa première partie de saison et son Euro avec l’Équipe de France.

Vous pouvez retrouver la première partie en cliquant ici.

On va désormais faire un petit break avec la JL. Après l’élimination au match retour des Playoffs 2016 face au Portel, le président Julien Desbottes annonce au micro de Radio Scoop que tu feras partie de l’effectif la saison suivante. Étais-tu au courant de cela et quand l’as-tu appris ?
On commençait à en parler un peu, bien avant, on se positionnait déjà pour la saison d’après, mais officiellement je ne le savais pas encore. Il a un peu pris les devants et je l’apprenais donc officiellement à ce moment-là. J’en avais déjà discuté avec mon agent, je devais avoir un rôle s’il y avait un maintien en Pro B, mais officiellement non, je ne savais pas.

On sent que coach Savo Vučević te fait confiance. Quelle est ta relation avec lui ?
J’ai une bonne relation avec lui, mon adaptation au monde pro s’est bien passée grâce aux joueurs, à lui et à Gerald. Aujourd’hui, je me sens bien dans cette équipe, j’espère avoir acquis toute la confiance du coach, mais je sais qu’il me reste beaucoup de chose à travailler et au fur et à mesure il y aura encore plus de confiance entre nous, du moins je l’espère.

Et avec un coéquipier à la mène comme Garrett Sim, qu’est-ce qu’on apprend au fil des jours ?
On en apprend tous les jours, déjà l’an dernier avec Marco Pellin et Carl Ona Embo. C’était peut-être plus facile, car ils étaient français, mais avec Garrett j’apprends aussi beaucoup. Surtout en début d’année il me donnait beaucoup de conseils. Maintenant c’est plus au fil des entraînements, lors des 5 contre 5 qu’il me donne des consignes pour être meilleur.

Parlons un peu de la soirée du 5 novembre face à Saint-Quentin. Grosse performance de ta part avec 11 points à 3/4 au shoot et ton premier record en carrière professionnelle. Qu’est-ce qu’on retient d’une soirée comme celle-ci ? D’ailleurs que retiens-tu plus globalement de ta saison avec la Jeu ?

Ce match a été un moment de libération, car j’ai pu jouer comme je jouais l’an passé, sans aucune pression. Après ça n’a été qu’un match et il y avait pas mal d’écart. Moi je ne le prends pas comme un exploit, mais plus comme un fil de conduite qui me rappelle que je dois continuer à travailler et ne pas le faire de temps en temps, montrer que je peux être régulier et renouveler ces performances.

 

Revenons à l’EDF. La FFBB prévoit donc quelques jours de préparation courant octobre et novembre. Puisque tu es dans l’effectif pro de la JL, comme Frank Ntilikina à Strasbourg, tu ne fais pas partie d’une liste de seize joueurs pour préparer l’Euro. Est-ce qu’on t’avait prévenu et as-tu eu un doute sur ta participation à celui-ci ?
Ils ne m’avaient pas prévenu au départ. Dès que la liste est sortie moi, j’ai appelé mes coéquipiers, Franck, etc., et c’est après le match de Vichy que Fred m’a appelé pour m’annoncer les journées d’entraînements, et à ce moment-là il y avait encore un doute sur ma participation au championnat. Après il y a eu des échanges avec mon agent, mes parents, le coach et Fred, et au final ils ont donné leur accord pour que je puisse participer au stage et au championnat si je devais être pris.

Finalement, le 6 décembre on apprend tous ta sélection. Comment l’apprends-tu ?
C’est ma mère qui m’appelle et qui me dit qu’elle a reçu un mail expliquant que j’étais sélectionné. Elle l’a su en premier et elle m’appelle directement pour me l’annoncer. Donc c’est une forte émotion à ce moment-là, beaucoup de joie et de fierté. J’étais heureux de pouvoir participer à ma première sélection avec l’EDF.

Passons donc à cette belle épopée. Aucune défaite avec tout d’abord une phase de poule aboutie avec pour toi une belle prestation face à la Slovénie avec 2 points, 6 rebonds et 5 passes en 20 minutes. Un plaisir de pouvoir jouer sous le maillot bleu ?
Un plaisir de pouvoir jouer, de pouvoir rentrer dans cette compétition, on était assez impatient de jouer en plus après la préparation que l’on avait faite. Enfiler le maillot bleu c’était presque un rêve, tout comme jouer en pro et là, pouvoir chanter la Marseillaise c’est quelque chose dont je rêvais. Ça amène toujours une certaine pression derrière, mais c’est plus de la pression positive qui donne envie de se surpasser pour ce maillot.

Durant cet Euro, on t’a vu très peu sur le terrain. Mais avec des meneurs comme Ntilikina et N’doye devant toi, ce n’est pas facile de faire sa place. Parle-nous alors de ton rôle de cette équipe.
C’était plus un choix que le coach a fait avec deux joueurs de grande taille à la mène, au final ça lui a donné raison ! Moi je savais que mon rôle était plus organisateur.

Au final, vous remportez ce titre en battant en trois jours la Bosnie, l’Italie et la Lituanie. Comment as-tu vécu tous ces moments ?
C’est un peu des moments frustrants de voir tous ça du banc, après les victoires font que ça cache la frustration. On est quand même champion d’Europe, une équipe c’est 12 joueurs. Et en partant à 12 joueurs, on savait que certains allaient plus jouer que d’autres.

Qu’est-ce qu’on dit tes coéquipiers dès que tu les as retrouvés vendredi soir à Poitiers ?
Ils m’ont bien accueilli, la plupart ont regardé la finale dans le bus, donc ils étaient tous au courant, ils étaient contents et très heureux de voir une victoire la France. La dernière datait de la génération Batum (en 2006)… Après, nous gagnons à Poitiers derrière, donc c’était vraiment une belle soirée de retrouvailles !

Tu as donc pu fêter ton titre avec le public d’Ekinox face à Roanne, ta ville d’origine. Un beau symbole !
Oui c’est un bon moment, il y avait pas mal de monde de ma famille qui était venu me voir ! Fêter ça devant eux et devant le public, c’est une vraie fierté. Après c’est sûr, le fait que ça soit contre Roanne c’était encore plus encourageant, et c’est un beau symbole !

Pour finir, qu’est-ce que tu espères désormais pour la suite de ta carrière à court, à moyen et à long terme ?
À court terme je veux gagner le plus de matchs possible avec la JL et apporter tout ce que je peux pour pouvoir monter en Pro A. ensuite à moyen terme, après l’accession dans l’élite, je voudrais évoluer en Pro A avec la JL, pour gagner du temps de jeu, de l’expérience et continuer ma progression. Enfin, sur le long terme, je n’ai aucune limite, je veux continuer à travailler, travailler, travailler pour aller le plus haut possible. Après, si je dois prendre un exemple comme joueur (pour son parcours), ça serait Thomas Heurtel qui aujourd’hui joue en EuroLeague et devrait partir en NBA la saison prochaine.

Bonne année 2017 à toi en espérant quelle soit aussi belle que celle-ci !