Les Espoirs de la JL Bourg disputeront ce week-end le Trophée du Futur le 24, 25 et 26 mai à Dijon, parmi les 8 meilleures équipes Espoirs du Championnat. À cette occasion, Jean-Luc Tissot, le coach des Espoirs tirera sa révérence en tant que coach et quittera la JL Bourg.

Vous avez fait une superbe saison cette année avec les Espoirs. 2ème du Championnat avec 30 victoires pour 4 défaites, à seulement quelques victoires de Cholet. Si tu devais revenir un peu sur cette saison, comment expliques-tu ce succès ?

Déjà je pense qu’on avait une équipe bien équilibrée sur les postes de jeu, chacun a trouvé du confort personnel pour s’exprimer. Ensuite, on avait une équipe avec peu de changements puisqu’au final, on a seulement eu Johan Randriamananjara qui est arrivé à l’intersaison. On a capitalisé sur la saison dernière où l’équipe était, par contre, beaucoup plus neuve et ça nous a permis de gagner du temps sur les connexions et les repères collectifs, notamment en défense. En plus, les garçons ont complètement adhéré à ma philosophie de jeu qui est un mélange de chose fermée, tenue, disciplinée mais aussi avec des phases de transition très libres, donc ils ont su assez vite comprendre tout ça. Puis il y a la notion de partage entre eux, avec les cadets aussi qui s’est avérée indispensable pour combler les petites brèches qu’on a connues dans l’année, comme les blessures, les coups de moins bien. Finalement, on a fait une saison régulière, solide et très aboutie. On a fait progresser tous les aspects du jeu sans en galvauder aucun.

 

Ce week-end vous participé au Trophée du futur à Dijon. Comment appréhendes-tu ce tournoi ? Et surtout le ¼ de final contre Nanterre ?

Le week-end dernier a été un peu compliqué pour nous. Malgré la victoire au Portel, on a été un peu douchés par la blessure de Théo Rey (rupture du ligament croisé antérieur et ménisque), il ne sera donc pas sur le parquet au Trophée du futur. Déjà c’est triste pour lui car il méritait d’y participer, c’est un élément important de notre équipe. Ça a aussi été compliqué pour le groupe car c’est une blessure sérieuse apparemment, donc forcément un peu traumatisante. Mais cela pourrait se transformer en élément fondateur, pour un week-end où on va avoir besoin d’une grosse cohésion et d’un supplément d’âme pour aller au bout. Sur le match de Nanterre, on part à priori favori, même s’ils se sont qualifiés à la dernière journée et qu’il faut se méfier des équipes qui n’ont « rien à perdre ». Pour eux c’est un bonus qu’ils sont allés chercher, ils sont dans une bonne dynamique. On ne doit pas considérer que cette appellation de favori devienne une certitude car on va devoir s’employer pour gagner Nanterre et espérer aller défier un des deux Chalon en demi-finale.

 

Plus personnellement, comment ressens-tu le fait d’être la seule personne en France à avoir été joueur, coach pro, directeur sportif, directeur du centre de formation, entraineur jeune, et même président ? Si tu devais retenir un seul des ces postes ?

Si je devais n’en retenir qu’un, c’est sans hésitation le poste de responsable du centre de formation. C’est le poste le plus gratifiant dans un métier passion. On a une vraie influence sur les joueurs et sur les hommes aussi, on les accompagne dans leur évolution scolaire, leur évolution de basketteur, leur évolution humaine. Ce sont des paramètres qui m’intéressent particulièrement ! Quand on est coach pro, on est plus centré sur la performance, le match, la communication. Avec les jeunes il n’y a aucune superficialité dans les rapports, il y a une belle interaction entre tous donc c‘est là où je me suis le plus éclaté ! J’ai vécu aussi une belle aventure humaine en tant que Président il y a quelques années, le fait de réimpulser une belle énergie dans un club en difficulté, c’était top !

 

La période de reprise de la JL en Pro A lorsque le club a fait l’ascenseur entre 2014 et 2015 t’a-t-elle donnée l’envie d’être un jour de nouveau coach dans un championnat pro ?

C’est pour moi l’époque la plus douloureuse de toutes les années à la JL je pense. Déjà j’ai « échoué » sur la mission maintien. Reprendre une équipe en court de route, que tu n’as pas construite, c’est difficile. Mais c’était très enrichissant pour moi. Après je ne sais pas répondre si j’aurais l’envie de devenir coach pro ou pas. Mais si l’envie me vient de me replonger dans le basket, pourquoi pas tenter l’aventure d’être coach pro, ça pourrait être un beau challenge.

 

Plutôt team Ekinox ou team Amédée Mercier ?

Je serais plutôt Team Amédée Mercier plutôt. Avant tout car j’y ai vécu en tant que joueur, je ressens encore des sensations physiques de ce que j’ai ressenti dans cette salle, ça on ne peut pas me l’enlever. Après je pense qu’Ekinox est une magnifique salle, une des plus belles de France. Cela permet au club de beaucoup évoluer et je suis loin d’être anti-Ekinox, bien au contraire ! Mais c’est vrai que je suis marqué au fer rouge par Amédée Mercier. J’ai fait des travaux, on y est arrivés en N3 et ressorti en Pro A, c’est une aventure exceptionnelle.

 

Ton plus beau souvenir dans cette salle ?

Un souvenir à Amédée Mercier ? J’en ai tellement en tant que joueur ! Mais en tant que président, l’année 2002-2003 quand on gagne les Play-Down contre Besançon, ça a été grandiose avec une salle en fusion comme jamais !

  

Si tu devais résumer la JL en un mot ?

J’ai coutume de dire que j’ai 47 ans et que j’en aurai passé 23 à la JL. Donc cela fait peu d’années passées ailleurs qu’à la JL. C’est forcément beaucoup de choses dans ma vie, beaucoup de bonnes expériences, de beaux souvenirs. Un enrichissement personnel, c’est certain. Et en même temps, j’ai une forte sérénité au moment de partir car il me semble évident que c’est la fin du cycle pour moi, je dois faire autre chose dans ma vie pour vibrer à nouveau. Et je suis très heureux de finir de la manière dont on finit avec les jeunes au CDF, au-delà des belles victoires ces derniers temps, il y a de vrais liens qui se sont tissés entre nous et c’est tout simplement l’objectif de mon métier, je pars donc en ayant accompli ma mission.

 

©Christelle Gouttefarde