346 matchs officiels et 20 ans plus tard… Arafat Gorrab, la voix de la JL Bourg est toujours là et compte bien continuer d’enflammer Ekinox. Retour avec Arafat sur 20 années de speaker, parsemées de très nombreux souvenirs. 

Alors, tu as commencé au club en tant que speaker. Comment as-tu atterri à la JL ?
Ce qu’il faut savoir, c’est que j’ai joué au basket au GS Carriat. J’ai été arbitre de basket à un bon niveau, j’ai fais les stages de zones pour être arbitre de haut niveau, quand j’ai arrêté d’être arbitre j’avais accès en N3 quand même ! J’ai aussi été entraineur. À la base, j’arbitrais des matchs amicaux espoirs de Laurent Tissot, qui était General Manager du club, j’étais DJ à côté aussi, comme encore aujourd’hui. Un jour, Laurent Tissot me demande si je ne connais pas quelqu’un qui pourrait animer les matchs. Je lui réponds, de manière très directe « Écoute, moi j’ai pas envie, ça ne m’intéresse pas, mais je vais essayer de te trouver quelqu’un et si je ne trouve pas, je ferais les 2, 3 premiers matchs » puis… maintenant ça fait 20 ans. J’ai commencé en septembre 1999 et mon premier match c’était… Bourg-en-Bresse contre Le Havre, victoire 67 à 54 de la JL.

Qu’est ce que tu aimes le plus dans le métier de speaker ? 
C’est pas facile tous les jours. Ce que j’aime le plus c’est les matchs qui se jouent à 1 point, 2 points, qui se jouent à la dernière possession et que tu gagnes. Il n’y a rien de mieux ! 


Quel est le match qui t’a marqué en tant que speaker ? 
C’est le match de Denain, il y a 3 ans, quand on est monté. On prévoyait d’être éventuellement Champion le samedi d’après contre Fos, c’était le match tant attendu depuis janvier. On s’attendait donc à jouer la montée contre Fos après mais pas au match de Denain ! Elle est arrivée plus vite que prévu. Ça c’est vraiment un de mes meilleurs souvenirs. À 4 minutes de la fin, on est au coude-à-coude avec Denain, on n’arrive pas à s’en défaire… Et Florian Boissot, un collègue, vient me voir et me glisse dans l’oreille : « Arafat, Fos est en train de perdre de 8 points, si on gagne ce soir on est champion ». Et là je dis au micro (ce que je n’avais pas le droit de faire techniquement) « Votre attention s’il vous plait, Fos perd, si on gagne ce soir on monte en Pro A. » Le coach adverse m’a fusillé du regard ! Je m’aperçois aussi que tous les joueurs me regardent juste une fraction de seconde, ils avaient tous compris. Et là, la salle s’est réveillée d’une de ces forces ! Et on gagne grâce à Garrett Sim qui met ses 3 lancers francs. Après plus qu’à attendre que Fos finisse son match, 3500 personnes qui retenaient leur souffle… C’est fort comme souvenir ! 


De quelle manière as-tu appréhendé l’arrivée à Ekinox ? Passer de Amédée Mercier à ici, ça a dû être un grand changement !
J’ai dû changer complètement mon animation et ma vision de l’animation. On est passé d’une 2CV à une Ferrari. Les dirigeants en début d’année m’avaient donné un challenge : donner du dynamisme et ne pas laisser de temps morts, que la salle soit vivante, en permanence. Un spectacle dans le spectacle finalement ! Même si on perd, les gens passent une bonne soirée à Ekinox, avec du show et une bonne ambiance. Je pense qu’aujourd’hui, on a une des salles les plus dynamiques de France. 

Tu commentes aussi la coupe d’Afrique des Nations, l’Afrobasket. Un souvenir ? 
C’est grâce à mon ami Djamil qui était speaker pour Levallois et Nanterre, il voulait absolument qu’on fasse cette coupe. Du coup, je l’ai fait en 2018. Mon souvenir le plus marquant c’est la Tunisie qui gagne en finale, puisque c’est mon pays, je suis d’origine tunisienne. En plus, la salle est à 45 minutes d’où mes parents sont nés. Mes parents étaient là-bas à ce moment là, ma famille proche aussi et la Tunisie va en finale et on gagne ! C’était un gros souvenir ! Après, je veux pas être prétentieux mais… la Tunisie avec Arafat, c’est 12 matchs et 12 victoires (rire).


Ta phrase favorite ?  
« Il n’y a pas de spectateurs, il n’y a que des supporters » ! Quoiqu’il arrive, on peut dire ce qu’on veut, quelqu’un qui est dans une salle, il sera pour l’une ou l’autre équipe. On est toujours pour quelqu’un, il n’y a pas de neutralité totale. Actif ou pas actif, mais au final on va avoir un penchant pour l’une ou l’autre équipe, donc tout le monde est supporter. 


Le nom le plus compliqué à prononcer que tu aies eu dans ta carrière ?
Mmmh… Mathieu Wojciechowski ! Avant qu’il ne joue chez nous ! 


Ta pire boulette ?
Un jour, un arbitre siffle une faute pour notre équipe, et je suis sûr qu’il n’y a rien, qu’il n’y a pas faute. Et là je dis au micro « oh putain ! ». Tout le monde s’est mis à m’applaudir parce que j’avais fait la boulette. Et après ce match, plein d’enfants sont venus me voir en me disant « Arafat t’as dit un gros mot ». 

Une autre de mes grosses boulettes : une fois, en 2004 ou 2005, au lieu d’annoncer Chalon-sur-Saône à la présentation des équipes, j’annonce Le Havre. J’étais pas dedans, un jour sans, j’en sais rien mais la grosse boulette… C’est pas facile du tout de parler devant 3000 personnes, des boulettes il y en aura toujours ! 

 

©Christelle Gouttefarde