Cela fait quelques temps que nous n’avions pas vu Fabrice Serrano au main d’une équipe de jeunes. Cependant, il n’était jamais bien loin puisqu’on l’apercevait encore en bord de parquet en tant que préparateur physique. Depuis septembre, il a fait son grand retour en tant que Responsable du Centre de Formation de la JL mais également en tant que coach de l’équipe Espoirs. En conséquence de la crise sanitaire que nous vivons actuellement, la Ligue Nationale de Basket a pris la décision d’arrêter le championnat Espoirs, l’aventure de Fabrice et son équipe s’est donc terminée plus tôt que prévu. Malgré ce goût d’inachevé, il est l’heure du bilan pour une saison exemplaire de nos jeunes, à la seconde place du classement final. 

LE BILAN AVEC FABRICE

Fabrice, cela fait maintenant 5 ans que tu avais quitté ton siège de coach, un mot sur ton retour ?

C’était avec grand plaisir que je retrouvais le coaching des jeunes. J’ai pu l’assurer dans de belles infrastructures,  entouré de personne qu’on a soigneusement choisi, donc je suis forcément hyper content. Tout était positif finalement ! Je suis revenu à mes amours de tout ce que j’ai fait avant, c’est un plaisir d’avoir repris le Centre de Formation. 

Malgré une saison inachevée, vous terminez second au classement ex aequo avec Strasbourg (20 victoires et 6 défaites) dont un dernier succès en date, 83-80 contre Nanterre à domicile. Peux-tu revenir en quelques mots sur cette belle saison ? 

Alors, il y a eu plusieurs étapes dans la saison. La première partie était un peu une continuité de ce qu’il s’est passé les années précédentes, avec des joueurs habitués à gagner, qu’ils arrivent de l’équipe U18 ou pour les anciens espoirs. Ils avaient une grande culture basket et ils ont pu garder cette dynamique là. Ensuite, la seconde partie de saison était différente, on s’est un peu plus cherché. Notamment avec le fait qu’Hugo ait évolué avec l’Équipe 1, ça a un peu déstabilisé l’effectif pendant un certain temps. Puis enfin dans la dernière partie, on commençait à revenir sur des fondamentaux qu’on était parvenu à trouver en début d’année, c’est à dire sur un basket où tout le monde se faisait plaisir ! Un partage de la balle, une belle intensité défensive… donc plusieurs parties dans la saison mais d’une manière générale, du positif ! 

On se doute que ça doit être très frustrant pour toi et pour tes joueurs de garder ce goût d’inachevé alors que vous étiez si bien partis et que le Trophée du Futur se profilait. Comment parviens-tu à gérer ça ? 

Déjà on va dire qu’il y a des choses qui sont plus graves que le basket et là c’est une obligation, on ne peut rien y faire. C’est un fait, des décisions ont été prises pour le bien de la santé de l’ensemble d’un pays. Pour les jeunes, ça peut forcément être frustrant malgré tout. Je pense notamment à ceux pour qui l’aventure Espoir va se terminer, c’est sûrement pour eux que c’est le plus dur. En plus, on aurait peut-être pu faire quelque chose sur le Trophée du Futur car on pouvait en avoir les moyens avec une équipe au complet… Mais voilà, il faut passer au delà et se remettre au travail dès que les circonstances le pourront. 

On s’est penché sur le Top Stats de la LNB et on peut voir deux Rouge et Blanc sur ce tableau : Corentin Falcoz en recordman à 3 points (46,8% de réussite) et Hugo Benitez à l’évaluation (19,1 d’évaluation). Peux-tu nous dire un mot sur ces deux joueurs ? 

Alors Hugo continue la progression qu’il avait amorcé jusqu’à maintenant, avec une récompense justifiée de pouvoir jouer aux côtés des professionnels. Il s’est affirmé dans tous les secteurs du jeu, dans ses prises de décisions offensives, dans ses qualités défensives… Quand on arrive à sortir des Espoirs et avoir du temps de jeu avec les pros, dans une équipe, qui plus est, qui joue le haut du tableau de Jeep®Elite, ça veut dire qu’on a franchi le pas et qu’il n’y a plus qu’à continuer à travailler pour confirmer.

Concernant Corentin, ce n’est pas une surprise ! Il a fait quasi tous les matchs Espoirs alors qu’il n’est que Cadet. On connait la capacité de Corentin pour marquer des paniers et il le prouve à tous les niveaux, aussi bien avec les U18 qu’avec les Espoirs quand il vient compléter l’équipe ! Sur un temps de jeu réduit, il arrive à mettre en place des shoots avec de hauts pourcentages. Ce ne sont finalement pas des surprises mais ce sont des garçons qui confirment ce qu’on pense d’eux.

Et si on ne devait retenir qu’un seul match de cette saison… Lequel ce serait pour toi ? 

Et bien… Il y a le match à Dijon, que j’ai vraiment beaucoup apprécié. On était deuxième ex aequo avec eux à ce moment là, c’était avec nous l’équipe la plus dominante derrière Cholet. Donc d’aller gagner là-bas avec une vraie maitrise du jeu, un véritable sens du partage et un vrai travail défensif… C’était un match qui pour moi était abouti, c’était vraiment intéressant !

Comment vont tes joueurs ? Peux-tu nous donner quelques nouvelles ? 

 

Tout le monde va bien, ils sont quasi tous rentrés chez eux. Ils ont tous un petit travail physique à effectuer quotidiennement, au début c’était en prévision d’une reprise puis maintenant, on va dire que c’est plus pour eux, pour qu’ils puissent se maintenir en forme. Et oui, d’autres saisons s’annoncent encore ! 

 
Fabrice Serrano
Coach des Espoirs
LES MOTS DE THOMAS

Thomas Van Ounsem, l’un des joueurs majeurs de cette équipe de jeunes (15 pts, 6,8 rds, 17,8 d’éval cette saison), effectuait sa dernière année en Espoirs. Pour nous, il est également revenu en quelques mots sur la saison passée. 

Thomas, pour la deuxième année consécutive vous faites une super performance et terminez encore une fois second du classement. C’est un travail qui s’est fait au fil des années ? 

Oui je pense. L’année dernière, on avait une équipe avec laquelle on se connaissait bien, il y avait vraiment une bonne entente. Et finalement, cette année c’est la même chose et ça fait beaucoup. On a tous le même objectif, et d’après moi c’est essentiel de tous regarder dans la même direction pour une équipe, pour pouvoir faire des résultats. 

Justement, que penses-tu du collectif et du potentiel de l’équipe ? 

Dans notre équipe, il n’y a pas vraiment d’individualités qui ressortent. Tout le monde aime se passer la balle, c’est d’ailleurs souvent ça qui fait la différence pour gagner des matchs. Personne ne pense à soi-même, on essaye surtout de trouver la meilleure solution pour l’équipe et le jeu. L’individu passe après, le collectif avant tout ! 

On pense évidemment à la frustration de ne pas achever cette saison. Comment arrives-tu à gérer ça ? 

C’est rageant. Je pense que cette année, on pouvait vraiment faire quelque chose, on avait des joueurs d’expérience, on a vécu la même chose l’année dernière, on savait donc à quoi s’attendre. Je pense qu’on était davantage préparé donc le fait que la saison se termine comme ça… C’est forcément frustrant, surtout que c’était ma dernière année en Espoirs.

Pour terminer, peux-tu nous donner un peu de tes nouvelles en ces temps de confinement ?

Et bien je suis rentré chez moi en Belgique, on est confiné aussi, tout pareil qu’en France. Tous les jours je vais courir, je fais du renforcement musculaire, du gainage… On essaye de faire avec ce qu’on a ! Le parquet me manque vraiment mais bon, on prend notre mal en patience.

Thomas Van Ounsem
Joueur
LA SAISON EN STATS
2 ème
au classement
1
victoires
1
défaites
Pourcentage de victoire
77% de victoire
Points marqués par match
86 points marqués
Points encaissés par match
74,5 points encaissés
Rebonds par match
34,8 rebonds
Passes décisives par match
22 passes décisives

©Christelle Gouttefarde