mar 5 novembre 2024

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Après plus d’un mois de compétition marqué par 7 matchs en Betclic Elite et 6 rencontres en Eurocup, notre consultant sportif François Lamy fait le point sur ce début de saison.

Un premier bilan pour revenir sur l’effectif, les premières réussites et les challenges de ce début de saison rythmé, avec un groupe en constante évolution et des réajustements à venir

Nos questions à François Lamy

François, la saison est maintenant pleinement lancée. Après 7 journées de championnat et 6 d’Eurocup, peux-tu nous dresser un premier bilan ?

Nous avons démarré très fort par une préparation réussie et un début de saison prometteur. Depuis quelques semaines, la fluidité du jeu n’est plus évidente, et même si comptablement, on peut théoriquement se satisfaire du bilan chiffré, nous restons sur des contre-performances et notamment à domicile. 

Justement, après ce début de saison très prometteur, l’équipe semble en difficulté, qu’en penses-tu ?

En effet, malgré ce démarrage pied au plancher, la qualité de jeu offensive a assez rapidement été un élément d’inquiétude en interne, puisque nous avions joué des morceaux de matchs de qualité, mais peu de matchs pleins. Nous avons compensé un temps avec l’activité défensive, mais c’est malheureusement naturel que la frustration d’un jeu d’attaque poussif génère une énergie moindre, qui ensuite génère des résultats négatifs, et de facto une spirale d’énergie négative. Il faut y ajouter le rythme des matchs qui est nouveau pour la moitié de l’effectif…  Ça donne en effet une période de moins bien qu’il faut bien analyser et dans laquelle il faut aider les joueurs à se sortir par le haut, et retrouver cet allant du début de saison.

Comment sortir de cette spirale ?

Avec de la patience, du travail bien ciblé, et la conscience que des saisons pleines et linéaires, c’est extrêmement rare, et il ne faut donc pas céder à la panique. D’autant que le match de Dijon s’est joué à une possession, au talent d’Holston, et celui d’Aris où il y avait une progression dans le jeu notamment sur la fin de match, s’est joué sur une violation des 5 secondes d’Aris non sifflée sur leur dernière attaque (5,8 secondes chronométrées en temps réel), ce qui nous aurait permis d’être en position très favorable pour remporter le match, et aborder sans doute Strasbourg avec moins de stress.

Le groupe est réceptif et engagé, avec des joueurs investis et qui veulent faire les efforts pour réenclencher une dynamique positive.

Nous avons annoncé la rupture de contrat entre Mehdy Ngouama et le club, cette rupture s’est faite avec la décision de réorganiser l’effectif ?

Nous avons décidé avec le staff de réfléchir à réorganiser le poste 1, ou en tout cas la traction arrière, qui manque de fiabilité dans le tir longue distance. Nous avons aussi décidé de laisser Mehdy libre de quitter le club, puisque cette réorganisation allait le barrer et que nous n’aurions pas pu tenir nos engagements, et nous ne souhaitons pas créer de situations de frustration trop compliquées à gérer. 

Le staff va entreprendre un travail de légères retouches dans le jeu afin d’aider nos joueurs à retrouver leurs qualités offensives et leur engagement défensif.

Puis, il sera décidé du profil du joueur appelé à renforcer ce poste, en tenant compte de nos contraintes budgétaires et de nationalités.

N’aurait-il pas été préférable d’attendre avant de libérer Mehdy ?

Une fois que le constat est posé d’une déficience de fiabilité dans le tir longue distance, et qu’on voit que les adversaires focalisent leur préparation tactique sur cet aspect, il faut agir. Mais en respectant les gens et les engagements. On préfère jouer la carte de la transparence et de la bienveillance dans notre gestion humaine, et on pense que c’est la carte gagnante sur le long terme. 

On sent que la saison dernière a placé les attentes très hautes pour tout le monde. Est-ce qu’après ça, ces moments là ne sont-ils pas plus compliqués à vivre ?

C’est déplaisant mais il ne faut pas non plus sombrer dans l’excès, tout comme l’an dernier je ne pense pas que nous soyons tombés dans l’excès d’excitation, en répétant plusieurs fois que la saison que nous vivions était exceptionnelle. Nous avons perdu des joueurs de très grande qualité, qui avaient soit de l’expérience, soit une habitude de fonctionnement dans le championnat. Les joueurs que nous avons signés sont aussi des joueurs de grande qualité, mais ils n’ont pas cette expérience du championnat de France, ou de l’Eurocup. Il faut bien garder en tête que les réalités financières des clubs français, hormis les 3 d’Euroleague pour diverses raisons, ne permettent pas d’être tout le temps en parfaite maîtrise de leur destin.

Une saison très réussie est souvent synonyme de reconstruction, 
avec le temps que cela doit prendre.

Nous nous lançons pour 4 matchs à l’extérieur avant la trêve internationale, quel est l’état d’esprit de l’équipe et du staff à l’approche de ces rencontres ?

L’état d’esprit est excellent depuis le premier jour. Le staff est attentif à ce que le groupe ne perde pas cet esprit positif. Ljubljana et Jérusalem sont 2 grosses équipes d’Eurocup, avec des effectifs de qualité et des moyens financiers importants, mais nous avons 2 défaites dans des matchs théoriquement à notre portée à rattraper, donc il faut y aller avec la volonté de faire un résultat.

La Rochelle et Chalon sont en difficulté et seront donc en mode « bête blessée » dans le combat, et il faudra trouver de la ressource physique et mentale pour essayer également de remporter ces 2 matchs. Cet enchaînement de 4 déplacements n’est pas idéal, on voit bien comment quelques équipes d’Euroleague souffrent en ce moment de la saison à cause des enchaînements, mais il faut bien jouer toutes les équipes 2 fois. 

Le soutien que l’équipe peut ressentir de l’environnement du club est important et apprécié. 

Le fait d’avoir bien démarré prouve que l’équipe a de la ressource et autant affronter une période plus difficile tôt pour avoir le temps de redevenir performants sur la durée du championnat. Nous n’en sommes qu’à 20% du parcours. 

Merci François.

Crédit photo – ©Jacques Cormarèche

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