Un collègue, un ami, un coach, un symbole, une philosophie, des valeurs… Pierre Murtin a été et sera toujours tellement pour notre club, pour le monde du basket et pour chacun de nous. 

Au travers de différents témoignages, nous avons souhaité rendre hommage à cet incroyable parcours et à cet homme si unique. 

Si le coeur vous en dit, nous vous invitons donc à suivre ces lignes, où Présidents, collègues, amis et jeunes « nous racontent Pierrot ».

Ils nous racontent Pierrot

Pour terminer cet hommage, nous avons souhaité donner la parole à sa dernière génération de U18 auprès desquels il a tiré sa révérence sur le titre de Champion de France. Au tour de ses jeunes, ses poussins, qui ont pu nous parler de ce coach si bienveillant et si aimant . 

Benjamin Curis

Arthur Simon

Hugo Benitez

Corentin Falcoz

Tom Dary-Sagnes

Elian Benitez​

Maxim Ilvovskiy

Anthony Soustre

"Pierre c’était un amoureux et un passionné. "

Les premiers mots pour évoquer Pierre.

Arthur Simon –

Passionné. 

Maxim Ilvovskiy –

Enthousiaste. Dans tout, tout le temps.

Elian Benitez –

Humble aussi évidemment, il disait toujours « c’est eux d’abord, c’est les jeunes ». Alors que sans lui il n’y aurait pas tout ça.

Corentin Falcoz –

Entier, Pierre il était toujours à fond et il faisait tout à 100% que ce soit sur les déplacements, les entrainements, les matchs, il faisait tout à fond et il prenait tout à cœur. 

"Avec lui il y avait un triple projet, les trois S."

Benjamin Curis –

C’était un style de vie. Il fallait être passionné par ce qu’on faisait, être à 100% dans le basket, il fallait être juste avec tout le monde, être correct au niveau des cours c’était vraiment un tout. Avec lui il y avait un triple projet, les trois S : le sport, le scolaire et le sentimental. Pierre c’était un amoureux et un passionné. 

Tom Dary-Sagnes –

Attentionné finalement. Il voulait nous donner du confort, pour lui c’était normal, c’était sa nature. Il faisait passer notre bonheur, notre bien-être avant le sien, quitte à ce que lui se lève 2 heures plus tôt.

Hugo Benitez –

Pierre avant d’être notre coach c’était notre ami, notre papa, il s’occupait de nous, il voulait savoir si tout allait bien à l’école, quand on était malade… Si il sentait qu’on n’était pas bien, il disait ce n’est pas grave restez chez vous. C’était vraiment comme notre père.

Il faisait les choses avec classe, y compris ses entrainements

Hugo Benitez –

Il était très rigoureux, quand on arrivait aux entrainements, on le voyait il avait un cahier énorme avec tous ses entrainements notés et s’il fallait se lever avant pour préparer ses entrainements, il le faisait, il passait des heures à les écrire pour qu’il soit parfait et après chaque entrainement il mettait une note et il nous disait, si cet exercice avait bien marché il le referait.

"Si on n'était pas 100% à fond ça n’allait pas, c’était le respect qu’on lui devait."

Tom Dary-Sagnes –

On voyait ses cahiers quand on prenait des pauses en bord de terrain, on regardait discrètement et c’était impressionnant, il notait la date, qui s’était entrainé, ses petites annotations… Nous, on avait jamais vu ça ! Puis avec ça, il cherchait toujours à s’améliorer, si quelque chose n’allait pas il modifiait pour que ça fonctionne les fois d’après.

Arthur Simon –

Oui il expliquait tout dans ses cahiers ! Et on le voyait quand il avait moins préparé un entraînement, il était moins exigeant mais quand il avait préparé la séance, là il fallait être dedans. Si on n’était pas 100% à fond ça n’allait pas, c’était le respect qu’on lui devait. Il nous disait « si vous ne voulez pas vous entrainer pas de soucis, mais si vous êtes là c’est pour le faire à fond ».

Elian Benitez –

C’était super recherché en plus ses entrainements, ça m’avait étonné quand je suis arrivé à la JL. Maintenant je comprends pourquoi il y passait autant de temps ! C’est le coach avec lequel j’ai fait le plus de jeux aussi ! Mais on travaillait vraiment pendant ces jeux-là, et je pense que c’est ce qui nous a permis d’être une équipe moins athlétique mais qui jouait vraiment vite. 

Et les matchs à ses côtés alors ?

Benjamin Curis –

Le premier match que j’ai fait à la JL, je suis arrivé dans la salle à Amédée Mercier, il était en train de passer le balai dans la salle et il avait déjà affiché tous nos maillots sur les portiques, il avait mis en place la table, les bancs, les bouteilles d’eau, il avait déjà mis les numéros sur le tableau c’était déjà tout écrit ce qu’il voulait dire, tous les schémas qu’il voulait nous montrer…

Arthur Simon –

Après il y avait ses speechs d’avant match. Tu vois à Amédée Mercier, vers la petite forêt et le terrain de pétanque, et bien lui il s’asseyait sur le banc et il relisait son speech.

Corentin Falcoz –

Il tournait, il était avec sa feuille, pendant 1h il restait derrière le banc et il faisait 20 000 pas en lisant son discours, il marchait, il marchait, il marchait… On avait l’impression qu’il ne s’arrêterait jamais et après son discours était parfait.

"Il affichait toujours le même mot sur le tableau « R E S P E C T »."

Maxim Ilvovskiy

Son speech c’était toujours des métaphores, des charades, des rébus, des mots croisés même. (rire)

Arthur Simon –

Dans le vestiaire d’Amédée il y avait une image de James Naismith, le créateur du basket, et Pierrot il avait un post-it avec un smiley content et l’autre pas content. Et en fonction du match qu’on faisait, il mettait le smiley ! Ça semble bête mais il le prenait vraiment à coeur, c’était important ce smiley.

Elian Benitez –

Au premier tournoi à Montaigu en général, il affichait toujours le même mot sur le tableau « R E S P E C T », le T correspondait à Travail et le R à Réussite et c’était toutes les étapes pour aller du travail à la réussite, le tout dans le respect des consignes.

Hugo Benitez –

Dans les discours de Pierre franchement il n’y avait pas beaucoup de basket, il parlait beaucoup du vivre et du jouer ensemble, pas forcement très technique. 

Benjamin Curis –

Ce qui ressortait le plus pendant ses discours c’était qu’il fallait qu’on joue ensemble, qu’on soit passionné par ce qu’on fasse et qu’on mette les tripes, il fallait se donner à 100%, pour lui c’était le plus important.

Arthur Simon –

Il nous mettait vraiment en confiance. Il répétait toujours que les U18 on était la meilleure équipe de toutes, qu’on s’en fichait des pros, c’était nous avant tout.

Tom Dary-Sagnes –

C’est vrai qu’on en chiait toute la semaine, ses entrainements étaient très physiques, on était toujours à fond et on s’en rendait compte même en match, on étouffait l’adversaire tellement on était à fond. On donnait tout pour lui, on voulait gagner, on voulait lui faire plaisir. Et il nous le montrait bien à sa causerie d’avant match, on était prêt direct.

Hugo Benitez –

Moi aussi ce qui m’impressionnait avec Pierre, c’est à Amédée Mercier, il y avait nos parents derrière lui et à chaque temps mort, tout le monde arrêtait de parler, même les spectateurs écoutaient le discours. 

Le Final Four c’était aussi sa sortie, vous en aviez conscience sur ce dernier match ?

Corentin Falcoz –

On avait su assez tôt qu’il allait arrêter, on savait qu’il allait laisser sa place.  

Benjamin Curis –

Avant ce Final Four, il était plus tendu aux entrainements, il stressait beaucoup, il savait que pour lui c’était un peu la consécration de son basket, c’est le basket qu’il aimait et qu’il nous a appris. Il était un peu stressé ouais, mais il essayait de ne pas trop le montrer, nous on le connaissait et on savait.

Corentin Falcoz –

Quand on est arrivé la veille du match il était vraiment stressé. Moi j’avais mangé en face de lui et c’était quelque chose, il n’arrivait pas à manger il était tout stressé !

Hugo Benitez –

On s’en est vraiment rendu compte quand c’était la finale, on savait que c’était sa dernière et nous quand on a gagné c’était trop beau mais c’était lui surtout. C’était grâce à lui, on lui a vraiment offert un cadeau de fou et on ne s’en rendait même pas compte. Il y avait plein de personnes que l’on ne connaissait pas mais qui était très importantes pour lui, c’est la plus belle des récompenses.

"C’était incroyable de finir comme ça devant tout le monde."

Tom Dary-Sagnes –

C’était presque sûr qu’on allait gagner, on était tellement prêt, tellement sûr de nos forces. On aurait pu mourir pour ce titre ! Ça a été chaud contre l’Asvel mais contre Nanterre on a déroulé. On était imbattable à ce moment là.

Elian Benitez –

À la finale, je crois que tout notre basket est ressorti. Ça résume exactement notre équipe de l’année, tout le monde a vu arrivé Nanterre hyper musclé grand, rien à voir avec nous, alors qu’on gagné de 50 points. 50 points en finale ! Je ne sais pas si ça a déjà été fait !

©Jacques Cormarèche
Maxim Ilvovskiy

C’était pile le jeu qu’il voulait dans sa tête en plus, il était trop content.

Arthur Simon

On le voit sur une photo, il y a un moment où Max il va au dunk justement et sur la photo tu vois Pierre derrière avec un immense sourire. À tous les entrainements il le poussait à écraser le dunk, à y aller, et là il le fait, au Final Four, c’était trop bien !

Corentin Falcoz

C’était incroyable de finir comme ça devant tout le monde. C’était le plus beau pour lui je pense.

Benjamin Curis –

Comme il disait, pour lui on était les meilleurs. Il nous a transmis sa vision du basket. On faisait du 5 contre 5 sans dribble des choses que je ne pensais jamais faire encore à ce niveau là, on faisait beaucoup de contre-attaques, on ne faisait que courir. On a joué 3 ans sur 4 systèmes et ça a marché ! (rire) 

Hugo Benitez –

Même des fois quand on arrivait, on faisait des exercices, on les répétait beaucoup, on en avait marre, le soir on avait mal aux jambes, on était presque énervé contre Pierre. Après on arrivait le dimanche et on gagnait de 40 points contre des grands gars, donc ça en valait la peine !

Tom Dary-Sagnes –

Il était tellement humble, il passait son temps à dire « c’est pas moi, c’est grâce à eux ». Alors que sans lui, je sais pas où on serait mais loin de tout ça ! Si on prend les 10 joueurs qu’on avait, je ne sais même pas si le centre de formation nous aurait voulu. (rire) Mais Pierre accorde tellement d’importance à ce qu’il y a en dehors du basket. Il préférait un joueur « intelligent », qui réfléchit plutôt qu’un joueur athlétique. 

Arthur Simon –

Jean-Luc Tissot était pareil à ce niveau là, ils étaient toujours tous les deux. Je pense qu’il le canalisait pendant les entrainements aussi et les recrutements, Pierrot il était toujours trop à fond, tout le temps ! Il n’y avait pas d’entrainement où on pouvait se dire qu’on allait y aller tranquille. 

Tom Dary-Sagnes –

Je me souviens, les mercredis à la cantine c’était toujours « frites » au menu, et nous on avait entrainement direct après et on courrait pendant une heure, le mercredi c’était course, on en pouvait plus, on transpirait la graisse des frites ! (rire) 

©Christelle Gouttefarde

Et un Pierrot qui s’énerve, ça arrivait parfois ?

Benjamin Curis –

Quand Pierre s’énervait, il gueulait fort et ensuite c’était ton meilleur ami après que sa colère soit passée.

Arthur Simon –

Il s’adressait toujours à tout le monde aussi quand il faisait une réflexion, il ne pointait jamais du doigt quelqu’un. Bon tu savais que c’était toi qui avait fait une connerie mais il ne le disait pas (rire).

Maxim Ilvovskiy –

Un jour il s’était vraiment énervé à un entrainement. Et le lendemain matin, dans le mini-bus il a distribué à chacun d’entre nous une lettre tout écrite à la main, où il s’excusait. 

Corentin Falcoz –

Je me rappelle ce soir là, il avait arrêté l’entrainement et le lendemain on avait reçu une lettre de sa part, « les gars je m’excuse, vous me comprenez c’est la passion qui prend le dessus ». Il nous envoyait des longs messages pour s’excuser, alors qu’il aurait pu ne pas s’excuser, des fois on les méritait ses engueulades !  

Tom Dary-Sagnes –

Il s’en voulait trop, ça l’avait trop travaillé. Pierre c’était tout le temps ça, il nous engueulait et après il s’excusait direct !

Arthur Simon –

Il répétait « moi je suis un colérique, mais ça ne dure pas, je reviens vite après, j’ai déjà oublié »

"C’est un grand homme et un exemple pour moi."

Pierre aura marqué toute votre génération avec des enseignements inoubliables.

Corentin Falcoz –

Il nous a marqué humainement déjà, toujours avoir le sourire, toujours être content d’être sur le terrain.

Hugo Benitez –

Un mec qui adore le basket et à chaque fois que je me souviens de lui, je me souviendrai toujours de la manière dont il criait, il donnait son énergie, des fois on avait l’impression qu’il avait plus envie que nous de jouer au basket.

Benjamin Curis – 

On a joué un basket tellement atypique avec lui et on est trop fier de ça et puis il nous a quand même fait gagner deux titres, c’est grâce a lui aussi. Mais humainement, même en dehors du terrain, il nous pousse à être meilleur chaque jour, à être de meilleures personnes. Il disait toujours « on gagne mais pas en marchant sur les autres, juste en jouant notre basket » et il ne fallait pas nuire aux autres, le fait de jouer ensemble, c’est la chose qu’il essayait de véhiculer le plus.

C’est un grand homme et un exemple pour moi dans la manière d’être avec les autres et les valeurs qu’il a pu nous transmettre.

Corentin Falcoz – 

C’est une légende à tous les niveaux, il n’y a pas d’autres mots.
Il ne parlait jamais de ce qu’il avait fait auparavant. Il nous disait juste qu’il mettait tous ses 3 points (rire). Il était trop humble pour parler de lui.

Tom Dary-Sagnes – 

Puis l’empathie, il se mettait toujours à la place de l’autre. Alors qu’aucun coach ne fait ça. Quand on était fatigué, il comprenait ce qu’on vivait alors que n’importe quel coach se dirait « t’es en centre de formation, t’es là pour ça »

"C’était l’humain avant le joueur."

Arthur Simon – 

C’était l’humain avant le joueur. On ne s’en rendait pas compte je pense mais c’est tellement rare. 

Tom Dary-Sagnes – 

Il s’intéressait à notre vie personnelle aussi, mais sans être intrusif. Il sentait toujours, il avait toujours les bons mots. Il nous connaissait tous tellement bien. Il disait toujours qu’on était des petits cons, mais c’était sa manière de dire qu’il nous aimait, c’était affectif.

Anthony Soustre – 

L’année dernière, il y a plein de moments où je n’étais pas très bien. Et il venait au 3 Saules pour me voir, pour me parler. Cette année, même quand il était malade c’était pareil, toujours à me demander des nouvelles et ça m’a tellement aidé.

"Je pense qu’il faut être fier de l’avoir connu."

Arthur Simon – 

Il nous aimait en fait. 

Elian Benitez – 

C’était aussi « vivre l’instant » avec Pierre. Ça ça m’a marqué. Il a rendu plein de gens heureux, vraiment.

Tom Dary-Sagnes – 

Je pense qu’il faut être fier de l’avoir connu, sa vision de la vie et du basket elle est tellement unique qu’il faut la faire perdurer, il faut la transmettre. C’est le meilleur hommage qu’on peut lui faire.

©Christelle Gouttefarde

À toi Pierrot.

Merci à eux pour leur courage et leur sincérité. 

Merci à tous pour vos nombreux témoignages. 

Merci Pierrot. Pour tout, tout simplement.